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L’aventure africaine – FIN | Jay WorldMan

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Un léger contre-temps sur le chemin du retour.

Et donc après (style il s’est pas passé des mois depuis mon dernier article) j’ai quitté ce fabuleux cratère, plein à ras bord d’animaux, de nature, de rêves et de nuages, ce qui ne m’a pour autant pas empêché de recevoir un coup de fil d’un pote alors que j’observais les lions, pour savoir si je voulais prendre l’apéro le soir.

–          Oui mais je suis au Kenya là…
–          Putain, on se rappelle.

Je me rends compte que, décidemment, j’ai fait trop d’articles sur ce voyage en Afrique. Aussi je vais écourter le récit de ma fin de voyage. Ayant quitté le cratère et mes nouveaux potes Danois, j’ai voulu faire le chemin inverse de celui que j’avais fait à l’aller pour rejoindre Mombassa. J’ai donc sauté dans le premier matatu venu.

–          Tu voyages seul ? s’étonne le conducteur en souriant, fais bien attention à toi quand tu arriveras à Arusha…

Quelques kilomètres plus loin je change encore de matatu.

–          Oh oh ! S’exclame le chauffeur en m’accueillant, tu voyages seul ?! Mais tu vas te faire dépouiller à Arusha !

Un matatu plus loin, un nouveau chauffeur m’accueille, avec THE sourire qui n’inspire pas confiance : « Alors comme ça tu voyages seul… ? »

Presqu’heureusement pour moi j’ai failli ne jamais arriver à Arusha. A cause de la pluie. Il a commencé à tomber des troooombes d’eau. La route grimpait et descendait chaque nouvelle colline de sorte que le matatu avait les roues dans l’eau lorsque nous roulions dans un creux. Or il arriva que le creux soit trop creux avec trop d’eau : notre matatu commença à dériver jusqu’à sortir de la route et coincer ses deux roues de droite sur le bas côté. Coincés ! Et l’eau qui continue de monter… Heureusement le chauffeur eut l’ingénieuse idée de mettre les roues dans le sens du courant pour nous sortir de cette rivière, un peu en aval de la route. Quelques kilomètres plus loin, rebelote : des voitures sont rassemblées et arrêtées de chaque côté de la route par un bras d’eau. Mais notre chauffeur n’allait pas s’arrêter pour si peu, et d’ailleurs nous avons continué plutôt sans encombre jusqu’au nouvel obstacle. Ce n’était plus un bras d’eau pour le coup mais une véritable cuisse d’eau, avec remous et vague sur le bas côté que l’eau avait creusé au point de faire un énorme trou. L’eau éclatait en fuyant entre les arbres nains que la faible lumière du couché nous révélait qu’à peine… Mais les éclairs zébrant le ciel et les phares des voitures éclairaient distinctement ces masses de voitures, de bus, de matatus et de gens, bloqués de chaque côté de la route. Quasiment une vision biblique, avec ces bergers masaï essayant de traverser à pied, de l’eau parfois jusqu’au genou (pour les petits, disons) avançant prudemment à l’aide de leurs longues cannes.

Le même camion que plus haut, tiré du pont au tracteur mais redressé A LA MAIN par la populace.

Il fallait vraiment être con pour essayer de traverser.

C’est ainsi qu’un chauffeur de matatu s’attacha à cette entreprise, non sans avoir évacué ses passagers. Il prit de la vitesse et fonça à travers l’eau.

Je suis pas très fort en chimie mais je comprends pas comment il a fait pour passer. Manque de bol ça a redonné du courage à mon propre chauffeur qui s’est mis en tête de l’imiter avec à son bord ses passagers originaux plus ceux de celui qui venait de passer. J’ai été con de suivre mais mon sac était à l’intérieur alors je suis allé me blottir contre une petite vieille, sous un jeune berger qui me bouchait la vue… On devait bien être une vingtaine dans un « pas beaucoup de place ». J’ai rien vu du coup, à part quelques éclairs. Mais miracle : on est passé.

Bref, quand je suis arrivé à Arusha quelques heures plus tard j’étais complètement terrorisé à l’idée de me faire agresser, sentiment encore amplifié par le stress du voyage. Je me suis précipité dans le premier resto venu pour pas rester seul dans la rue afin de demander mon chemin vers l’auberge la plus proche. A destination j’y découvrais une bande de jeunes nordiques bien alcoolisés qui me proposèrent de les accompagner au bar… horreur ! Ignoraient-ils donc que c’était la guerre dehors ?!

« Sandwih ! Merguèz ! Boissons fraîches ! » On y aura passé la journée sur cette accident… et y a même pas eu de morts.

Finalement après avoir trouvé de quoi me sustenter, dans mon lit, sous ma moustiquaire, j’ai appelé l’aéroport pour confirmer mon vol et apprendre qu’il partirait un jour plus tard que ce que j’avais retenu. Merde. Que faire alors ? Le lendemain j’ai donc pris un bus pour Zanzibar, de l’autre côté du pays, parce que c’est un nom qui m’a toujours fait rêver. De Zanzibar je ne vous dirai rien, vous n’avez qu’à y aller. Juste une anecdote sur mon arrivée à Dar es Salam où j’ai fait équipe avec une bande de Norvégiens qui m’ont emmené voir « Shark 3D » au cinéma : une histoire d’étudiants américains, stupides, sexy et bourrés qui se font manger par des requins. Un autre monde ! Rentré de Zanzibar (où je n’ai passé qu’une journée) j’ai repris la route en bus vers Mombassa. Encore un voyage qui dura la journée, notamment à cause de ce camion à moitié sorti du pont. N’importe quoi la route dans ce pays ! Lors des pauses pipi le bus n’attend même pas que les passagers remontent : il repart avec toutes leurs affaires et on les retrouve miraculeusement un peu plus loin, sur la route, parce qu’ils ont fait du stop ou j’sais pas. En tous cas c’est normal. Normal aussi : lorsqu’un camion sort d’un pond et bloque la circulation dans les deux sens, chacun prend ses bagages, quitte son bus, marche quelques kilomètres le long de l’embouteillage jusqu’à passer de l’autre côté de l’accident pour monter dans un autre bus qui se propose de faire demi-tour. En cas d’accident on fait de l’échange de bus quoi !

Bref, j’en ai fini avec cette aventure ! Après je suis allé sous la neige pour construire des pistes de luge et faire du chien de traineau. Ca change.