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2012 – le film: humour cataclysmique | Jay WorldMan
Une affiche qui fait peur pour un film qui fait rire.

Une affiche qui fait peur pour un film qui fait rire.

Je déconseille la lecture de cet article à tous ceux qui n’ont pas encore vu le film… Mais à vrai dire je déconseille surtout le film.

2012 prend le prétexte du calendrier Maya (qui annonce une fin du monde au 21 décembre 2012) pour mettre en image une succession de scènes d’action catastrophe.

Le calendrier Maya on s’en fiche pas mal finalement, le scénario ne l’inclut qu’à peine… Mais voyez plutôt.

Début et situation catastrophe :

Tout commence en Inde (le film doit toucher un public international) où le scientifique-héros du film découvre grâce à son ami-scientifique-indien, un truc incompréhensible en rapport avec les « neutrinos ». On n’en sait pas plus sur les neutrinos, à part qu’ils viennent du soleil et qu’ils vont détruire la terre. Effectivement, une demi-heure plus tard, nous recevons l’explication détaillée via la métaphore de l’orange exposée par Woody Harrelson déguisé en hippie à moitié fou. C’est toujours aussi incompréhensible, mais sans entrer dans les détails, on finit tout de même par comprendre que la Terre va prendre cher, car elle a été bombardée de micro-ondes par le soleil et qu’elle arrive au terme de sa cuisson.

Evidemment, les pontes de la planète sont déjà au courant, ils rassemblent les œuvres d’art, patrimoine de l’humanité, pour les protéger, et organisent un plan de survie qu’il garde secret pour ne pas alerter leurs concitoyens.

La bande à Cusack :

Pendant ce temps-là, John Cusack est confronté aux problèmes du péquin moyen : il aime secrètement son ex-femme d’avec qui il est séparé parce qu’il ne passait pas suffisamment de temps avec ses enfants. Du coup son fils l’appelle par son prénom, plutôt que « Papa », sa fille de sept ans porte des couches parce qu’elle fait toujours pipi au lit la nuit (elle est également obsédée par les chapeaux) et sa femme s’est re-maquée avec Gordon, un chirurgien plastique qui est devenu le meilleur ami du fils de Cusack.

Woody explique à John qu'on va tous mourir.

Woody explique à John qu’on va tous mourir.

A la base, Cusack est écrivain, mais il n’a vendu qu’un peu plus de 400 exemplaires de son bouquin, ce qui est certes 400 fois mieux que moi mais ridicule quand même. Donc pour vivre, il conduit la limousine d’un milliardaire russe appelé Youri, ancien boxeur, père de deux adorables bambins-ogres et copain de jeu d’une beauté dont la poitrine a été refaite par Gordon (ce qu’on ignore au début : c’est le coup de théâtre de la moitié du film !).

J’ajoute qu’une des seules personnes à avoir lu le bouquin de Cusack est bien entendu le scientifique-héros du départ (qui du coup est fan de Cusack parce que son livre est en fait excellent).

Tout pète :

Décembre 2012, finalement tout pète. Il y a des crevasses un peu partout, notamment au supermarché, ce qui est l’occasion de glisser subtilement à l’écran l’image des boîtes de céréales que les héros s’apprêtaient à choisir : Frosties de Kellog’s, et le tigre est en toi ! Plus besoin d’entracte publicitaire, les marques sont suffisamment mises en valeur dans le film : c’est une Bentley qu’il vous faut pour survivre en cas de cataclysme, et sachez que tous les membres du gouvernement américain sont équipés d’un ordinateur portable Sony-Vaio.

Le début du film insiste surtout sur deux points :

Familial : Cusack est un père irresponsable alors que Gordon est super cool.

International : Les membres du G8 gèrent la situation en envisageant de ne sauver que l’élite financière de l’humanité.

La Californie sombre dans l'océan pacifique, contrairement aux prévisions d'un certain gouverneur...

La Californie sombre dans l’océan pacifique, contrairement aux prévisions d’un certain gouverneur…

Assez rapidement la croute terrestre se déchire, puis ça créé des tsunamis qui vont tout ravager. On assiste à cette occasion à d’improbables scènes :
– la fille de Cusack devant sa maison effondrée dont elle et sa famille ne se sont échappées que de justesse dans une scène filmée au DV et qui déclare : « Oh non, ma collection de chapeaux ! »
– un jeune boxeur, favori de Youri le milliardaire russe, qui perd son match en voyant que Youri a quitté son siège alors qu’il était venu pour le supporter (en fait Youri a reçu un texto pour l’avertir qu’il fallait embarquer dans une des arches de survie auxquelles seuls les milliardaires ont accès).

Les héros s’en sortent de justesse grâce à Cusack qui effectue des sauts de bagnoles à la « Shérif fais moi peur » et à Gordon qui sait en fait piloter des avions (même si pour une raison de crédibilité il lit d’abord le manuel de décollage).

Evacuation :

La terre entière va être submergée par les eaux, donc les membres du G8, souhaitant assurer la pérennité de l’humanité, ont décidé de construire des arches pour sauver l’espèce. Comme les billets coûtent très cher il n’y a que des vieux milliardaires qui sont prévus à bord.

La bande à Cusack :

Cherche par tous les moyens à rejoindre les arches.

Niveau international :

Les membres des gouvernements du G8 embarquent dans les arches SAUF le président des Etats-Unis (joué par un noir au passage : vive la crédibilité) qui a des remords et le premier ministre italien qui décide de rester à Rome pour s’adonner à la prière (Berlusconi ?!).

Gordon, pilote inexpérimenté, parvient à sauver toute sa famille en lisant les instructions du guide pour débutant... Vachement bien foutu ce manuel.

Gordon, pilote inexpérimenté, parvient à sauver toute sa famille en lisant les instructions du guide pour débutant… Vachement bien foutu ce manuele.

Finalement, tous ceux qui veulent survivre se retrouvent en Chine où les arches ont été construites dans la montagne. Il y a donc la Cusack family, les membres du G8 et les milliardaires, ainsi que des travailleurs Chinois. C’est la panique parce que les tsunamis arrivent. Les membres du G8 flippent et décident de fermer les portes des arches en abandonnant les milliardaires. La Cusack family, elle, a réussi à monter grâce à l’aide d’un travailleur chinois. Et là c’est un feu d’artifice :

Scène poilante n°1 :

Dans la cohue, alors que les milliardaires cherchent à grimper dans les arches et qu’une bonne moitié tombe dans le vide, la beauté aux seins refaits appelle son chien qui passe entre les jambes de la foule, marche le long d’une amarre et rejoint sa maîtresse à bord de l’arche. Scène magnifique, où sa petite touffe remue en premier plan alors qu’il avance au péril de sa vie au-dessus du précipice (on imagine très bien le stagiaire, sur le plateau de tournage, en train d’agiter son plumeau en dessous de la caméra).

Même la fin du monde ne saurait venir à bout du noeud de cravate de John Cusack!

Même la fin du monde ne saurait venir à bout du noeud de cravate de John Cusack!

Gordon meurt écrabouillé dans les rouages du mécanisme de fermeture de la porte de l’arche, ce qui a pour effet de bloquer cette dernière. A partir du moment où Gordon meurt, son nom ne sera plus jamais évoqué dans le film, ni par sa compagne (l’ex-femme de Cusack) ni par son fils. Gordon disparu, Cusack et son ex-femme se retrouvent, se disent qu’ils s’aiment et on oublie Gordon qui décidemment était de trop. D’ailleurs sa présence aurait probablement foutu la merde sur l’arche, et comme les survivants vont devoir repeupler le monde, autant se débarrasser au plus tôt des gêneurs. Bref, tout ça pour dire que les familles recomposées n’ont aucune chance face à la détermination du destin.

Scène poilante n°3 :

Le scientifique indien du début, celui qui a découvert le pot-aux-roses avec les neutrinos, participe à un gigantesque exode pour échapper à un non moins gigantesque tsunami. Voyant que le tsunami les rattrape, il dégaine son téléphone portable et appelle le scientifique-héros du film pour lui signaler d’un air de chien battu que, contrairement à ce qu’il avait promis, aucun avion n’est venu le mettre en sécurité. On se dit qu’il est bien rancunier pour faire culpabiliser son pote juste avant de mourir, mais surtout qu’il a vraiment du bol que son téléphone portable émette encore.

Scène poilante n°4 :

Le scientifique-héros du film qui vient de perdre son ami indien fait un speech devant les membres du G8 pour les convaincre d’ouvrir les portes aux multimilliardaires qui frappent aux portes. Il explique qu’oublier la solidarité c’est perdre son humanité et que, par voie de conséquence, ça ne sert plus à rien de chercher à sauver une humanité sans humanité… Mouais. Ca peut paraître con comme ça mais lorsqu’il conclut qu’il vient de perdre un ami, tout le monde (je parle de ceux qui sont à bord avec lui et qui ont abandonné femmes, enfants, parents, etc.) verse sa larmichette, au point que les chefs d’Etats russe et chinois, probablement les plus humanistes du monde, demandent à ce que les portes soient rouvertes. Suite à quoi la France et compagnie donnent leur accord aussi.

Ceci est une photo de lapin, sans rapport aucun avec le film 2012. Ouf! Trop mignon ce lapin, ça faisait un moment déjà que je cherchais à le placer quelque part... (il avait été uploadé par erreur dans ma base de données).

Ceci est une photo de lapin, sans rapport aucun avec le film 2012. Ouf! Trop mignon ce lapin, ça faisait un moment déjà que je cherchais à le placer quelque part… (il avait été uploadé par erreur dans ma base de données).

Youri, le russe milliardaire resté à l’extérieur (il a été séparé du groupe lorsque des Chinois qui transportaient une girafe par hélicoptère son venus lui demander sa carte alors qu’il les croisait dans l’Himalaya suite à un accident d’avion où meure l’amant de sa copine ce qui justifie qu’elle périsse noyée vers la fin) avec ses deux fils, arrive trop tard pour embarquer au moment où les portes de l’arche sont rouvertes. Il fait passer son premier fils alors que le pont levis remonte, mais le pont est déjà trop haut pour qu’il puisse faire passer le deuxième. Alors, prenant son élan, Youri jette le petit en l’air où il est rattrapé par son frère tandis que lui-même tombe dans le gouffre en disant « haaaaa ».

Scène poilante n°6 :

27 jours plus tard, on retrouve, dans une des cabines de l’arche, le scientifique-héros de l’histoire qui drague la fille du président. Il a commencé son petit manège beaucoup plus tôt car déjà, dans l’avion qui les emmenait en Chine, les deux tourtereaux échangeaient des niaiseries sans le moindre regret pour leurs pères, respectivement en train de mourir noyés. Un mois plus tard, que découvre-t-on ? La fille du président n’a toujours pas fini de lire le navet de Cusack (c’est pas comme s’il y avait trente six mille choses à faire sur cette arche!) et les deux amoureux ne se sont pas encore embrassés ! S’ils faut compter sur les puritains et les vieux milliardaires pour repeupler le monde, on est plutôt mal barré…

La FIN:

La fin du film vaut son pesant d’or puisqu’on conclue sur cette phrase, pleine de sens, de la fille de Cusack montée sur le pont de l’arche pour apercevoir le soleil levant : « Je n’ai plus besoin de couches-culottes désormais. »

Ca laisse perplexe… A moins d’y voir l’accession précoce de cette fille au statut de femme féconde, femme dont l’humanité aura tant besoin dans les années à venir ? Glauque.