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L’aventure de trouver un éditeur (et des lecteurs) | Jay WorldMan
livre du moyen-âge avec enluminures écrit à la main par des moines

A l’époque l’ennui pour se faire publier, c’était l’absence de moyens techniques. Aujourd’hui c’est sa surabondance.

Bon alors voilà, j’ai terminé mon aventour du monde, et maintenant ? Qu’est-ce que je fous maintenant ?
Ben maintenant je me transforme en librairie ambulante pour vendre mon bouquin (l’EXCELLENT roman intitulé INDIANA TOM dont vous pouvez lire un extrait ici) à tous mes amis et ma famille, parce qu’ils m’aiment, bien sûr, mais aussi parce qu’ils savent mieux que personne que je suis un dangereux kungfu-ka potentiellement très très dangereux.

Evidemment, certains d’entre eux s’intéressent à la grande littérature, mais ceux-là n’achètent pas mon livre, ou pas pour cette raison (les cons ! S’ils savaient…).

Et donc je me trimbale toujours avec deux bouquins que j’essaye de placer en toute occasion et toute circonstance.

C’est assez marrant parce que ça me donne un bon prétexte d’aller parler à toute sorte de gens (l’autre jour je suis même tombé sur l’inventeur de la formule publicitaire « Il n’y a que maille qui m’aille » véridique !!), même si tous ne sont pas également intéressés (les cons ! S’ils savaient…). Je vends, ou peu s’en faut, dans les cafés, aux sorties de boîte, dans le train, etc. Mais le plus gros obstacle à la vente, quand je m’adresse à un inconnu, c’est qu’une fois sur deux il m’annonce que lui aussi est écrivain.
Butin de mer !
Il n’est pas publié bien sûr, mais moi guère plus, ce qui me contraint à ne pas me foutre de sa gueule… Pour en terminer avec cette frustration, je suis allé présenter mon bouquin à diverses maisons d’édition. Enfin « présenter » c’est un bien grand mot, j’ai du me contenter de confier un exemplaire à chacune des trois secrétaires que j’ai rencontrées, stoppé net dans mon élan alors que je prévoyais de mettre en scène les 330 pages de mon bouquin à grand renfort de mimes et d’onomatopées devant un éditeur attentif. Dommage.

La quatrième secrétaire, une stagiaire toute tremblante, sans doute martyrisée par son maître (de stage) m’encouragea à m’adresser directement à ce dernier. Et c’est ainsi que je pu rencontrer un éditeur, en vrai : chauve, obèse, la peau blanche qui rappelle un peu les fesses d’un porc qui aurait grandi en batterie, il m’a très rapidement prouvé qu’il pouvait être désagréable et con, en plus de puer de la gueule et de refuser de publier mon roman (ce qui va avec, bien entendu).

Mais la vraie question est la suivante : ai-je vraiment besoin d’un éditeur pour publier mon roman ?
Comme le gros con me l’a fait remarqué avec son non-sourire : « Mais il est déjà édité vot’ bouquin làààà ! ».
A tort ou à raison, la communauté d’écrivains de www.thebookedition.com se réjouit de ne pas avoir affaire à ce genre de type. Pour plusieurs motifs :

  1. Parce qu’un éditeur c’est avant tout quelqu’un qui veut faire de l’argent
  2. Autres raisons (englobées dans le petit 1)
la statue de David version obèse

Le règne des baby-boomers décline lentement, trop lentement…

Ce que je vous raconte concerne les « nouveautés », c’est à dire les premiers romans d’auteurs inconnus. Les « anciennetés » qui ont marché sont rééditées automatiquement quant à elles, et quant aux romans étrangers : les éditeurs Français ne prennent pas le risque d’investir dessus, le succès ayant déjà été remporté ailleurs. DONC, pour apprécier l’audace et le bon goût des éditeurs Français, il faut se fier aux romans de nouveaux auteurs qu’on peut trouver en librairie. Il n’y a qu’ainsi qu’on peut se faire une idée de la politique des maisons d’éditions, et si ce qu’ils éditent est de la merde ou non. Il paraîtrait surtout que les éditeurs n’éditent pas… ou peu. Mais comment leur jeter la pierre ? C’est la loi du marché !
Or le marché est en crise, dans une société en crise : je l’ai constaté tout à l’heure en voulant acheter une galette des rois pour le dîner de ce soir: 44,60€. Finalement mes potes se contenteront d’un croissant chacun avec un mentos caché dedans… et même ça c’est pas donné !
Revenons aux éditeurs : ces braves gens doivent bien vivre. Mon gros porc a lu le résumé d’INDIANA TOM, m’a dit :
– En plus on a déjà sorti un truc sur le thème du gaffeur…
Puis il l’a ouvert au milieu et l’a feuilleté en ajoutant :
– Et j’ai l’impression que c’est écrit un peu à la va-vite aussi, non ?
Genre il me demandait confirmation que mon chef d’oeuvre était pourri ! A MOI ?! Sauf que comme j’avais pas envie d’entendre la connerie qu’il pourrait ajouter une fois que j’aurais admis que j’y avais passé cinq ans, j’ai préféré conclure d’un humoristique : « C’est ennuyeux qu’un éditeur ait une si mauvaise impression… ». (rires)

De cette aventure, j’ai conclu que mes confrères qui font usage de thebookedition n’ont pas tort de se réjouir d’être libre de tout engagement vis-à-vis des vieux cons à peau de porc… mais peut-être ne partageons-nous pas les mêmes ambitions ? Perso je peux pas me permettre d’attendre mes soixante ans pour l’adaptation ciné, à moins de jouer le rôle de l’ambassadeur plutôt que celui d’Indiana Tom (selon la gueule que j’aurai à cette âge là).

En général, pour me tirer d’une mauvaise situation, je joue la carte de l’audace, car comme disait tonton : « De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace ! ». Seulement être audacieux avec les secrétaires plutôt qu’avec leur patron ne me mène pas bien loin (quoique…), et j’ai sans doute fait une connerie de proposer mon bouquin en version déjà imprimée plutôt qu’avec tout plein de jolies pages volantes, les éditeurs pro n’étant pas de fervents supporteurs des sites d’auto-édition.

Bref, pour que vous appreniez quand même un truc en lisant cet article, je résume comment se passent les choses, normalement, quand on  propose un roman à l’édition :

  1. On envoie un manuscrit
  2. On attend trois mois
  3. On reçoit une lettre de refus

Avant de faire du porte-à-porte j’avais déjà eu l’occasion de proposer INDIANA TOM (à l’époque il s’appelait TROMPIDOUF) à des maisons d’éditions qui l’ont d’ailleurs mis en lecture (pour faire style que ça part pas à la poubelle tout de suite), mais le texte n’avait pas acquis le degré de perfection qu’il a aujourd’hui : subliminal.

Une sage de mes amies m’a dit hier :

– On peut pas faire confiance aux babyboomers Nab’ ! Il faut faire la révolucion !! De toute façon, les vrais jeunes (de trente ans) comme nous, ils foutent pas les pieds dans une librairie, alors il faut que t’ailles les trouver là où ils achètent leurs livres : via leurs parents babyboomers qui s’acharnent à leur offrir des bouquins plutôt que des gadgets high-tech…

Merde. C’était racinien comme problème.

roman Indiana Tom de Nabolo en version édité par thebookedition.com

Regardez comme il est beau ! Gouzi gouzi le tout chou à son papa !

Au début j’avais honte, c’était dur. Maintenant c’est dur mais je suis fier, fier de savoir qu’en vendant INDIANA TOM, c’est un bras de fer que j’engage avec les vieux à peau de porc, avec les babyboomers qui ont pourri notre avenir, les retraites toussah même qu’on va avoir un problème de dettes bientôt (je l’ai entendu à la télé – moi j’y crois). Alors tous ensemble avec moi :

– A-CHE-TONS IN-DIA-NA TON !
– A-CHE-TONS IN-DIA-NA TON !

Ps : à force de défiler dans ma rue j’ai obtenu gain de cause: une amie de la génération Albator (power !!) m’a proposé une interview sur la célébrissime chaîne marseillaise (LCM), pour que les supporters de l’OM et les marins-pêcheurs, eux aussi, sachent qu’ils peuvent commander INDIANA TOM en cliquant ici.

Pour voir l’interview vidéo cliquez ici

Rajout de quelques mois plus tard : suite à mon interview sur LCM, un spectateur ma contacté : il avait trouvé l’émission super intéressante et voulait connaître l’adresse du site grâce auquel j’avais pu éditer mon livre, pour que son père puisse être éditer lui aussi, quand il aura terminé son roman, à sa sortie de prison.

Rajout de quelques années plus tard : aujourd’hui, 8 juin 2013, je n’ai toujours pas d’éditeur… et pourtant ils m’ont contacté en nombre ces derniers jours, après que je leur ai envoyé mon roman par e-mail. L’un me propose 2.260 € pour publier INDIANA TOM, l’autre 3.600 €. Mon cœur balance d’autant que, au cas où vous ne l’auriez pas compris, c’est moi qui suis censé payer. Comme je tardais à répondre, le second éditeur m’a appelé, hier, pour me demander si j’avais bien reçu sa proposition…

– Oui, je l’ai bien reçu, mais je cherchais un éditeur qui croit suffisamment en ce roman pour prendre en charge sa publication… je veux dire sans que ça me coûte 3.000€…

– Mais cher monsieur il s’agit là d’une proposition tout à fait classique dans le cas du lancement d’un nouveau roman, et cela ne signifie en rien que nous ne croyons pas en votre oeuvre…

– Vraiment… alors vous l’avez lue ?

– Bien entendu je l’ai lu, nous avons toute une équipe dédiée à…

– Et qu’est-ce que vous en avez pensé ?

– Et bien c’est… c’est original, dans le style, le sujet nous… semble un sujet d’actualité… c’est… c’est… il y a… ça parle de l’Inde, et l’Inde est un pays qui monte alors c’est d’actualité et en plus c’est intéressant… et puis… Il y a… tous ces codes… ces codes diplomatiques… et la découverte de l’Inde. C’est très intéressant, mais on pourrait en parler pendant des heures !

– Bien sûr… Je vous remercie mais je reste sur ma position, je veux croire en mon avenir d’auteur et je préfère attendre un éditeur qui prenne en charge l’édition de ce roman ou des suivants plutôt que de me demander une telle somme que je n’ai pas.

– Je comprends. Mais si ce n’est que cette somme qui vous pose problème, je peux vous envoyer une seconde proposition…

J’ai reçu sa seconde proposition aujourd’hui : 2.600 € >.< (et je perds les droits d’auteurs)

…et j’ai oublié de vous parler d’un autre éditeur, qui en fait n’existe pas : il s’agit juste d’une adresse fictive que son propriétaire, inconnu, utilise pour récupérer des chèques.

Le chemine est long vers la publication… Quelle aventure !