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Actes altruistes & actes égoïstes comparés | Jay WorldMan

Vous avez lu l’article fondateur de ce blog sur la Philosophie de l’Aventure et, devenu vous-même aventurier, vous vous demandez comment passer à l’action ? Les actes / actions /aventures qui vous amèneront toujours plus avant dans votre exploration de la vie peuvent être divisés en deux catégories : les actes égoïstes, que l’on fait pour soi; et les actes altruistes que l’on fait pour autrui.

Définition des actes altruistes et égoïstes

Cette formule manque toutefois de précision. Car en vérité, il n’y a pas d’actes que l’on fasse pour autrui avant de les faire pour soi. Nous décidons des actes que nous commettons grâce à notre jugement qui est un outil intime et personnel. Et quand bien même le jugement d’une personne est sous l’influence de valeurs telles que la générosité, l’amour, la justice, etc. La définition de ces valeurs elles-mêmes est individuelle et donc variable, selon les personnes. De fait, s’il est rare qu’on agisse méchamment, égoïstement et injustement selon ses propres critères, c’est moins rare selon les critères d’un autre.

Nous agissons donc pour nous, dans un univers taillé aux ciseaux de notre perception et que nous explorons parce que nous le voulons bien, consciemment ou inconsciemment. Une distinction entre actes altruistes et actes égoïstes demeure néanmoins pertinente dans tous ces méandres spatiaux, pour distinguer :

  • les actes commis avec la volonté d’obtenir ou de conserver un avantage pour soi
  • les actes commis avec la volonté d’obtenir ou de conserver un avantage pour autrui

C’est la volonté qui motive l’acte qui permet cette distinction, bien qu’à n’en pas douter, les actes que nous commettons soient toujours faits pour et par nous puisque nous sommes le monde dans lequel nous vivons.

Deux autres catégories d’actes, si l’on utilise le même critère de distinction, peuvent compléter les deux premières :

  • l’acte « méchant », qui est commis avec la volonté d’ôter ou de priver autrui d’un avantage, sans volonté d’obtenir ou conserver d’avantage pour soi
  • l’acte « auto-destructeur », qui est commis avec la volonté de s’ôter ou de se priver d’un avantage, sans volonté que ça bénéficie à personne

Nous ne nous attarderons pas sur ces deux dernières catégories, je les cite juste afin d’éviter qu’elles soient confondues avec les deux premières.

Actes altruistes et égoïstes comparés

Notons que 99% des actes que nous effectuons chaque jour sont des actes égoïstes, comme par exemple le fait de manger, chier, boire et dormir. Et je précise que ce % est symbolique, inutile de crier au 98% parce que vous vous sentez plus généreux que la moyenne (ou parce que vous chiez moins). Pour survivre nous devons accomplir toute une liste d’actes quotidiens avec la volonté de nous obtenir ou nous conserver un avantage, sous peine de mort. Le petit espace de liberté d’action qui nous reste, est-il judicieux de le consacrer à l’accomplissement d’actes altruistes ?

Comme vous avez lu l’article sur la philosophie de l’Aventure, la doctrine selon laquelle « il faut aider son prochain » n’est plus à vos yeux que l’invention d’une société visant à se maintenir elle-même. Il n’y a plus de morale pour vous inciter à préférer tel type d’actes à tel autre, mais vous pouvez vous interroger sur la direction vers laquelle ces actes vous entraînent, en se succédant, et si cette direction est conforme et cohérente avec la raison pour laquelle vous avez choisi de vivre… Dans le cas du philosophe de l’Aventure, la question pourrait être formulée ainsi : « Quel type d’actes est le mieux à même de satisfaire mon goût pour l’aventure ? »

Comparons-les, à cette fin.

Exemples d’actes altruistes :

  • Partager son goûter
  • Souffrir en silence
  • Risquer sa vie pour sauver celle d’un autre

Avantages des actes altruistes :

  • Les actes altruistes peuvent apporter un bénéfice matériel ou immatériel
  • Les actes altruistes peuvent apporter de la satisfaction
  • Les actes altruistes peuvent constituer une aventure ou déboucher sur une aventure

Inconvénients des actes altruistes :

  • Les actes altruistes demandent un sacrifice plus ou moins coûteux 
  • Les actes altruistes peuvent porter préjudice à leur auteur
  • Les actes altruistes peuvent avoir des conséquences négatives pour autrui

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Exemples d’actes égoïstes :

  • Fumer en public
  • Refuser de prêter son téléphone portable
  • Braquer une banque

Avantages des actes égoïstes :

  • Les actes égoïstes apportent nécessairement un bénéfice matériel ou immatériel à court terme
  • Les actes égoïstes peuvent être source de satisfaction
  • Les actes égoïstes peuvent constituer une aventure ou déboucher sur une aventure
  • Les actes égoïstes peuvent avoir des conséquences positives pour autrui

Inconvénients des actes égoïstes :

  • Les actes égoïstes peuvent apporter un sentiment de culpabilité
  • Les actes égoïstes peuvent porter préjudice à leur auteur

Grâce à la savante utilisation des couleurs que je fais dans cet article, on voit très nettement que les actes égoïstes apportent des avantages certains (en vert) contre des inconvénients certains (en rouge) pour les actes altruistes. Les deux types d’actes incluent par ailleurs une série d’éléments incertains. Mais les actes égoïstes l’emportent en avantages sur les actes altruistes, tant au niveau des bénéfices qu’ils promettent que des inconvénients qu’ils sont susceptibles de causer.

Les actes égoïstes sont-ils donc nécessairement plus avantageux ? On pourrait croire cette conclusion systématique, voire cohérente avec une philosophie qui, je l’ai dit, est centrée sur l’individu. Et pourtant je réponds : pas forcément.

Car pour juger de l’intérêt d’obtenir un avantage, il faut se demander à quelle fin. Et la fin du philosophe de l’Aventure est ainsi formulée : 

“Chercher à conserver ou acquérir les moyens physiques et mentaux de vivre un maximum d’expériences cohérentes, et s’en servir.”

C’est à cette aune-ci qu’il faut juger l’intérêt que représentent les actes égoïstes et altruistes, qui deviennent alors indissociables du contexte dans lequel ils s’inscrivent.

Le critère contextuel

Le contexte social, environnemental, etc. agit comme un prisme déformant sur les conséquences des actes égoïstes ou altruistes. Prenons l’exemple d’une société qui serait construite sur des valeurs hyper charitables. Les actes égoïstes y seraient durement condamnés, les actes altruistes, encensés. Et vice versa dans le cadre d’une société qui donnerait la priorité à l’entreprise et la réussite personnelle.

Le philosophe de l’Aventure devra donc analyser au préalable les caractéristiques de la société/de l’environnement dans lequel il évolue avant de « passer à l’acte », égoïste ou altruiste, de façon à déterminer si cet acte sert ou non sa philosophie : s’il est fécond en aventures ou en moyens de vivre des aventures.

Prenons un exemple concret…

Actes altruistes & égoïstes dans la société française du début du XXIème siècle.

Ma constatation, basée sur mon expérience personnelle, c’est que cette société n’encourage pas particulièrement l’acte altruiste. Elle le fait en théorie mais, dans la pratique, c’est l’entreprise personnelle qui est la mieux récompensée.

Exemple : dans la société française du début du XXIème siècle, un homme qui risque sa vie pour sauver celle d’un autre reçoit une médaille et passe à la télé; un homme qui manipule des données financières, non sans conséquences négatives pour toute une partie de ses congénères, est assuré de vivre dans le luxe jusqu’à la fin de ses jours.

De fait, l’aventure qui découle d’un acte altruiste est peu vécue, donc plus rare que celle qui découle d’un acte égoïste, donc a priori plus précieuse pour un philosophe de l’Aventure, car plus aventureuse.

Il ne faut néanmoins pas sous-estimer la fécondité des actes égoïstes pour autant : si beaucoup sont entrés dans les mœurs, les actes les plus égoïstes, en particulier ceux qui nuisent à autrui, peuvent être les générateurs de grandes aventures. Mais ces aventures sont risquées (compte tenu de l’existence de lois et d’une force publique) et s’opposent donc au principe selon lequel le philosophe de l’Aventure « cherche à conserver ou acquérir les moyens, etc. » : l’aventure d’aller en prison est une aventure qui n’en promet pas beaucoup d’autres.

Conclusion

Bien qu’ils soient mal récompensés, les actes altruistes sont bien accueillis en société. Ils sont donc un accès facile et quotidien à bon nombre d’aventures : rendre service aux autres ouvre beaucoup de portes vers beaucoup d’autres univers, car le geste n’est pas banal… et peut-être pas si facile à faire lorsqu’on est prisonnier de sa peur d’interagir avec autrui pour X ou Y raison sociale. Agir pour autrui plutôt que pour soi, c’est souvent se mettre en danger. Et se mettre en danger, c’est fécond en aventures.