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L’histoire très très résumée de l’Argentine | Jay WorldMan

Avant d’arriver en Argentine, je n’en sais pas grand-chose à vrai dire, et je me rassure en pensant qu’il n’y a pas grand-chose à savoir dessus… sans quoi l’immensité de mon ignorance m’est insupportable (voyez comme je suis exigeant avec moi-même), vu le nombre de pays dont je ne sais quasiment rien. Je suis comme vous : je trouve scandaleux que des Etatsunien ignorent quelle est la capitale de la France mais je suis bien ennuyé si on me demande la capitale du Gabon (colonie française pendant plus d’un siècle) ou qui dirige des pays pas loin (Portugal, Autriche…). Bref : il y a des questions qu’il vaut mieux ne pas se poser, pour la tranquillité de l’esprit, du moins jusqu’au jour J.

Le jour J pour l’Argentine et moi, c’est aujourd’hui, alors que je la découvre vue d’avion… Eh bien l’Argentine, vue d’avion, c’est plat avec des champs carrés.

Et culturellement ? C’est le pays de Mafalda, des Malwines (ou Malvinas), du Maté, des Pumas, des lamas, de Maradona, des Mapuche et d’Evita… dont le nom ne contient pas de « ma » mais qui a  été interprétée par Madona au cinéma.

Vous et moi aurons l’occasion d’en savoir plus sur tous ces MA en vivant la suite de cette aventure… Mais pour l’heure l’Argentine n’est à nos yeux qu’un pays plat, avec des champs carrés ET un drapeau classe.

Comme pour bien découvrir un pays, on commence par son histoire, je vous parle maintenant de…

L’histoire très très résumée de l’Argentine

Trois Mapuche sur une vieille photo en noir et blanc et costumes traditionnels

Les Mapuche dont je vous parle plus bas dans le texte et plus tard dans un autre article, vivent toujours en Argentine et au Chili où ils essayent de faire valoir leur droit… droit à l’existence culturelle notamment. Nous verrons dans un prochain article à quel point leur histoire n’est pas classique, retenez bien leur nom !

L’histoire (humaine) de l’Argentine, pour les petits ignorants qui l’ignoreraient (je parle bien du pays et pas de son équipe de foot, vous pouvez baisser la main), en très gros :

–          au début (de 1500 à 1800) y a des indiens qui font de la cueillette et de la chasse-pêche-nature en string ;

–          puis l’empire Inca s’étend un peu au nord-ouest ;

–          puis-bis les Espagnols viennent civiliser les uns et les autres en massacrant tout le monde.

Les Espagnols étaient à la recherche des grosses réserves d’argent que des indiens-malins, plus au nord, leur avaient décrites plus au sud (une technique pas mal pour se débarrasser d’un Espagnol). C’est ainsi qu’ils fondèrent Buenos Aires (qui signifie « buenos aires » en espagnol) dans un coin où vivaient d’autres indiens ayant une autre technique pas mal pour se débarrasser d’un Espagnol : Buenos Aires fut bientôt jonchée de morts et abandonnée… mais ce n’était pas bien grave parce que les Espagnols n’avaient pas trouvé d’argent dans le coin (forcément) : leur fantasme donna son nom à ce pays.

Finalement d’autres Espagnols viennent s’imposer, plus tard, en passant par le nord-ouest, après avoir « pacifié » l’empire inca.

L’Argentine devient donc une colonie espagnole qui fait du commerce surtaxé-énervant (c’est pareil pour toutes les colonies) jusqu’à ce que l’Espagne se fasse casser le cul zé défoncer par Napoléon en 1809 (mais y a pas de quoi être fiers, je vous préviens, car Napoléon était un con d’après Henri Guillemin – à qui perso j’accorde beaucoup de crédit).

Comme en plus les Argentins s’étaient défendus juste avant, tout seul, comme des grands, contre une invasion anglaise, ils estiment que l’Espagne peut aller se faire cuire un steak : ils deviennent indépendants.

Cette paix durement gagnée, les Argentins décident alors de s’entretuer entre eux pour savoir où sera leur capitale, jusqu’à tomber d’accord sur… (suspense)… Buenos Aires ! C’est fou ce qu’il faut faire parfois pour tomber d’accord sur un truc évident.

Après ça tout va bien, l’économie est cool jusqu’à ce que ces gros bâtards d’immigrés (car les derniers immigrés font  toujours chier les premiers partout dans le monde) deviennent trop nombreux : du coup c’est la crise et tout. Pour que vous compreniez bien la situation je me permets une explication personnelle et schématique :

1-                  au début, en Argentine, y a 10 Argentins (c’est un exemple) qui sont moyennement riches (les Argentins A), ou moyennement pauvres : c’est pareil vu que de toute façon ils n’ont personne à qui se comparer, et qu’on peut pas être riche sans pauvres. Ils sont pas contents parce que la vie est trop dure, et tout et tout.

2-                  puis y a 20 immigrés qui arrivent (les Argentins B) : les Argentins A deviennent alors riches (puisqu’il y a des plus pauvres qu’eux) tandis que les Argentins B deviennent moyennement pas pauvres (autant pas pauvres que les Argentins A avant, sauf que eux viennent de débarquer). Mais dans l’ensemble ils ne sont pas tellement contents, les Argentins A parce qu’ils ont peur que les B viennent leur piquer leur avantage sur eux, et les B parce que les A ont un avantage sur eux.

3-                  arrivent enfin 70 nouveaux immigrés, les Argentins C, dernière vague d’immigration. Eux ont moins que tous les autres, forcément, et le peu qu’ils ont, ils doivent se battre entre eux pour l’avoir. Les Argentins A et B sont plus riches maintenant, puisque le temps a passé et qu’il y a plus pauvre qu’eux, mais ils ne sont pas contents parce que les C menacent de leur prendre la richesse qu’ils se font sur leur dos. Et les C ne sont pas contents non plus parce que les A et les B ont plus qu’eux, et que les autres C les empêchent de devenir facilement aussi riches que les A et les B… Résultat : tout le monde n’est pas content, et tout le monde trouve que l’immigration fait chier.

(notez que cette réflexion peut s’appliquer à toutes sortes de pays…)

Bon enfin peu importe, ce qui compte c’est qu’à cette période, 70% des Argentins étant très pauvres, ils reviennent à des plaisirs simples comme celui de danser avec des putes, ce qui va donner le tango.

Le tango sera pas trop populaire en Argentine, jusqu’à ce qu’il devienne populaire en Europe : alors les Argentins diront que hé ho, c’est nous qui l’avons inventé, et l’Argentine deviendra le pays du tango.

Evita aka Eva Peron

Eva Peron, aka Evita. Personnage icône de l’histoire argentine.

N’empêche que l’Argentine, après avoir été un pays riche (quand y avait 10 mecs pour dix milliards de km²), a du mal à se remettre psychologiquement du fait d’être devenue pauvre. Du coup c’est la crise tout le temps pendant un siècle jusqu’à aujourd’hui : avec notamment un personnage notable, Evita, qui est la meuf du président des années 40 et qui va faire beaucoup pour les pauvres et le droit des femmes. Elle a marqué l’histoire de l’Argentine par son charisme et c’est donc sans complexe que l’Argentine élit aujourd’hui des femmes en politique et a même une femme présidente de la république (lol).

Autre truc important  à noter, côté guerre : en 1800-quelque-chose les Argentins s’étendent vers le sud, dans cette grande région non colonisée qu’est alors la Patagonie. Ils y massacrent tous les indiens que les Espagnols n’avaient pas eu le temps de massacrer (en fait c’est les mêmes qui massacrent, mais ils ont changé de nom : d’Espagnols ils sont devenus Argentins) et acquièrent ainsi des territoires conséquents.

Et puis il y a aussi une guerre sale appelée « la sale guerre », qui a traumatisé tout le monde (ou en tous cas tous ceux qui croyaient au concept de guerre propre), et enfin il y a bien sûr la guerre « para las Malvinas » en espagnol, ou « war of the falklands » en anglais… Entre l’Angleterre et l’Argentine qui se disputent pour les îles en question et comment il faut les appeler. Nous autres Français on a pris le parti de la neutralité en les appelant « Malwines » ce qui sonne vachement anglo-espagnol. Dans le conflit aussi on a été plus ou moins neutre vu que c’est nous qui avons vendu les missiles exocets aux Argentins qu’ils ont utilisés pour couler les bateaux britanniques, mais qu’on a ensuite donné aux britanniques le moyen de contrer ces mêmes missiles parce que ce sont nos alliés, il paraît, même si ça ne se voit vraiment que lorsque ça les arrange. Bon, on a  quand même attendu que nos exocets coulent un ou deux bateaux pour se faire un peu de pub, et puis après on a fait ce qu’il fallait quoi, bien obligés… (…enfin quand je dis « nous » je parle des types dans des bureaux que nos parents ou les leurs ont laissé élire à un moment donné de l’histoire – ne vous sentez pas obligés d’en assumer toute la responsabilité -).

Les Argentins s’en remettent pas d’avoir perdu ces deux cailloux habités par des pingouins et des moutons, ce qui est bien pratique pour occuper l’opinion publique lorsqu’il n’y a plus de match de foot à la télé, c’est-à-dire s’il n’y a plus de télé.

Saint Diego Maradona dieu

Dieugo Maradona – ses dix apôtres ont disparu de l’histoire

Non parce qu’entre-temps, ai-je omis de le préciser, l’Argentine est devenue super balèze en foot, on sait pas comment . Or si le foot a bien des torts, il permet aussi a une nation de croire qu’elle est plus forte qu’une autre sans lui faire la guerre, ce qui est somme toute un compromis plutôt pas mal.

Pour l’Argentine, la suite de l’histoire est à venir, mais c’est un pays qui a de plus en plus d’influence culturelle, alors qui sait ? Peut-être y aura-t-il un Argentin nommé au Vatican, un jour ? Je vous parie 100 millions de dollars que ça peut arriver (le 05/11/2012).

PS du 04/04/2013 : vous me devez un petit paquet de pognon…

La semaine prochaine on entre dans le vif de mon aventure Argentine à Buenos Aires pour commencer, puis en Patagonie, promis !