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La peur et l’utilisation de la peur par les Etats | Jay WorldMan
peur

Le masque de la peur

Ceux qui ont lu « Astérix et les Normands » savent que sans peur, pas de courage. Le courage étant l’une des qualités principales du Philosophe de l’Aventure (cf: Dissection du philosophe de l’Aventure), il était temps que j’écrive un article sur le phénomène auquel il est associé.

Qu’est-ce que la peur?

La peur est un phénomène physique qui conduit à l’inhibition de la pensée. Une sorte de prise de pouvoir du corps sur l’esprit (Cf: La philosophie de l’aventure: comprendre le langage du corps, des animaux et des plantes), en temps de danger, lorsque la raison ne propose pas d’emblée de solutions à la menace présente ou à venir.

Une solution à la peur est donc l’expérience, en ce qu’elle permet à la raison de préparer une parade à la menace concernée (je rappelle qu’en ce qui concerne la Philosophie de l’Aventure, « expérience », « action » et « aventure » sont des termes associés). Cela ne prévient toutefois pas toujours la peur qui serait causée par une phobie (peur maladive) ou par la surprise.

Le courage d’un individu s’exprime au moment où il affronte sa peur.

La peur et la vie

Ce qui est étonnant, si l’on considère la peur comme un « système de défense » du corps face à un danger auquel l’esprit semble incapable de remédier seul, c’est que c’est un système particulièrement inefficace. Comme si le corps et l’esprit avaient chacun leur domaine réservé dans le processus qui amène aux choix que peut faire une personne, au point que tout empiètement de l’un sur le domaine de l’autre conduise cette personne à l’échec.

La peur peut être efficace à très très court terme (lorsqu’elle entraîne le « bon réflexe ») mais dès qu’on dépasse dans le temps la durée du « réflexe », la réaction défensive qu’aura engendré la peur, si elle n’est pas accompagnée d’un raisonnement, sera dans la plupart des cas inefficaces.

On peut classer les réactions qu’entraîne la peur, quelles que soient leurs formes, en deux grandes catégories que j’appelle la fuite (ce qui englobe toutes les réactions qui s’y rapportent, comme la passivité, la paralysie, etc.) et la contre-attaque (ce qui englobe toutes les réactions qui s’y rapportent comme l’agressivité, la méfiance, etc.).

La fuite, par exemple, si elle n’est pas accompagnée d’un raisonnement, est une parade inefficace voire dangereuse : si on ne fuit pas vers un point de sûreté mais droit devant soi jusqu’au prochain ravin.

Idem avec la contre-attaque, qui sera bien moins efficace que si l’individu avait le contrôle de soi pour évaluer, avant de frapper, où et comment causer les dommages les plus efficaces, ainsi que les conséquences de ces dommages (se retourneront-ils contre lui ? Est-il sage de contre-attaquer ? Et si oui comment ?), ce qui inclut donc les fois où la peur permet d’éliminer le danger immédiat, mais engendre une situation pire que la menace initiale (si tu tires au pistolet sur ton fils qui rentre bourré à quatre heures du matin parce que tu l’as pris pour un voleur – riez pas, ça arrive « trop souvent » aux Etats-Unis)…

Car n’oubliez jamais que la peur est mère de l’agressivité et de la haine (dixit Yoda, Obiwan et compagnie), ainsi que d’un tas d’autres négativités, comme l’égoïsme, la jalousie, etc.

Pour vous montrer à quel point la peur conduit à prendre des décisions connes, on peut aller chercher des exemples dans la nature : celui de l’autruche qui met sa tête sous terre, croyant ainsi échapper au danger; ou de ces dizaines (centaines?) de buffles qui fuient devant un lion (qui bouffera les petits et les vieillards à la traîne) plutôt que de lui marcher dessus (paix à ton âme Mufasa) alors qu’en y réfléchissant bien un unique buffle peut tenir tête à un lion, ou lui donner suffisamment de fil à retordre pour qu’il aille plutôt chasser des zèbres la prochaine fois.

Je ne dis pas qu’il est systématiquement mauvais de fuir devant un danger, je dis que ce choix ne devrait pas être motivé par la peur, mais par la sagesse, au sens de « jugement ».

Là où je veux en venir c’est que céder à la peur c’est « le choix con », que la peur ne va pas dans le sens de la vie. A deux titres qui plus est :

  1. Parce que, comme nous venons de le voir, elle est une réponse inefficace au danger
  2. Parce qu’ensuite elle est un effacement de la personnalité, une anti-action (anti-aventure), quelque chose qui va dans le sens de la négation de soi

Affronter sa peur, c’est un acte qui va dans le sens de la vie à plus d’un titre:

  1. C’est plus efficace (plus de chances de survies)
  2. C’est positif (good vibes/ki positif : ça peut aussi renvoyer la peur à ce qui la cause)
  3. C’est plus aventureux (donc mieux conforme avec la raison pour laquelle le philosophe de l’Aventure a décidé de vivre, cf : La philosophie de l’aventure)

Conclusion sur la peur:

La peur c’est pas bon. Le courage c’est bon.

(notez que je n’emploie pas les termes de « bien » et « mal » mais que je reste sur ma découverte du « positif » et du « négatif » comme qualificatifs objectifs pouvant s’appliquer à une action, du point de vue de la philosophie de l’aventure, relire deux articles à ce sujet : Actes égoïstes et altruistes comparés dans l’absolu et Kung-fu burger).

Le philosophe de l’Aventure choisit toujours la solution courageuse: donc de l’affrontement plutôt que de la fuite (si la fuite est motivée par la peur et non par la sagesse) et la fuite plutôt que l’affrontement (si l’affrontement est motivé par la peur et non par la sagesse). Eh oui, il faut parfois du courage pour fermer sa gueule (autrement dit : pour lutter contre ce qui est instinctif).


srams peur dofus

La peur n’est pas seulement l’arme des Etats, c’est aussi mon sort préféré à Dofus-Arena! C’est vous dire si je sais de quoi je parle…

L’UTILISATION DE LA PEUR PAR LES ETATS

Dans nos sociétés occidentales, la plupart des citoyens bravent quotidiennement des dangers mortels (comme ceux qui se rapportent aux voitures) sans le moindre soupçon de frayeur. Mais de temps en temps on leur annonce un nouveau danger improbable qui déclenche la panique.

J’imagine que si la télé annonçait que les poignées de frigogidaires contiennent une substance démoniaque et qu’il faut se faire vacciner et acheter un nouveau frigogidaire, la plupart des gens se dépêcheraient de suivre ces précieux conseils. Ca relancerait le marché du frigogidaire, renflouerait les caisses de l’Etat et bénéficierait aux labos vaccinateurs… Mais aux particuliers ? Bah, ça les rassurerait, même s’ils ont déjà passé vingt ans avec le même type de frigo et qu’il ne s’est rien passé.

Trompette ! J’ai commencé par un exemple concret ! Je reprends à partir de la théorie.

Une arme classique

Avant de lire la suite, merci de prendre connaissance de l’article « Société & Etat: une vision appuyée par le film « Matrix » » ainsi que ses commentaires, et la fin de l’article sur « Globre-trotter à petit budget (et autres conseils) »

Parfait ! Vous voilà dans de bonnes conditions pour discuter de la suite.

La peur est l’un (le?) des instruments les plus efficaces pour diriger les masses. C’est aussi l’un des plus anciens. Mais est-il essentiel à la vie en société ? Je ne le crois pas. Pourtant les lois ne sont souvent respectées que par la crainte de la punition que leur viol pourrait engendrer (alors qu’elles pourraient être respectées par pure volonté de ne pas nuire à la société – elles le sont aussi pour cette raison, heureusement -).

La peur, de tout temps, a été l’arme favorite de l’Etat (ou des religions : des personnes morales à vocation dominatoire… mais restons concentrés sur le sujet), qui joue avec le curseur de la « peur ambiante » selon ce qui lui paraît le plus propice à sa survie, à l’expansion de sa force (on a vu des Etats baisser les bras face à des menaces étrangères, calmant les esprits de la population pour obtenir de l’ennemi une conte-partie avantageuse, quand d’autres continuaient de se battre envers et contre toutes les statistiques, tout en entraînant leur population derrière eux). C’est le moyen le plus efficace pour mouvoir les foules, elles y sont nettement plus sensibles qu’à l’amour : les gens descendent rarement dans la rue pour manifester leur attachement à quelque chose, en comparaison du nombre de fois où ils manifestent leurs craintes (à ce sujet, étudier les méthodes de la propagande nazie vous donne une bonne idée de tous les trucs et astuces que les Etats sont capables d’inventer pour influencer les masses, Hitler disait notamment: « Il est plus facile de convaincre les foules avec un gros mensonge qu’avec un petit », une théorie qui, je trouve, se vérifie totalement. Cette vieille pute d’Hitler avait de la bouteille ! – oups, navré si j’offusque les néo-nazis qui me lisent, et ils sont nombreux -).

Si je devais trouver des exemples historiques éloquents sur l’utilisation de la peur pour contrôler les foules, afin d’illustrer ce passage je dirais :

  1. La chasse au sorcière (la religion qui renforce la peur des sorcières et du démon pour éliminer les derniers représentants du culte opposant)
  2. Les fausses accusations de l’Etat pour se débarrasser d’individus génants (Socrate blasphémateur, Marie-Antoinette incestueuse, Dreyfus traître, etc. …Julian Assange violeur ?)
  3. La guerre en Irak (l’alliance Américano-britannique qui fait croire que des armes de destruction-massive sont planquées en Irak pour aller s’y faire du pognon)

Utilisation de nos jours:

Quand on regarde l’histoire, on constate que la peur a toujours été l’instrument de contrôle des masses par l’Etat, alors comment ne pas imaginer qu’il s’en serve encore aujourd’hui ? Pourquoi aurait-il abandonné cet outil si pratique ? Parce que les Etats démocratiques sont gentils ? Non, aucun Etat n’est gentil, les Etats veillent juste à leurs intérêts. C’est tout. Alors demandez-vous, d’où que vous lisiez l’EXCELLENT Nabolo-blog, de quoi vous avez peur, spécialement du fait des médias (à notre époque = le bras droit de l’Etat) pour repérer la manière dont l’Etat vous manipule à son avantage (cela n’implique pas que vous en souffriez d’ailleurs; mais ça fait tout de même de vous/nous, les objets d’une manipulation).

En France, les grandes peurs développées par les médias, sont notamment:

  • La peur du terrorisme
  • La peur du chômage
  • La peur des cités/violences urbaines/immigration
  • La peur des épidémies
  • La peur du racisme
  • Autres peurs

En jouant sur ces peurs là, au travers des médias, l’Etat est capable d’influencer l’esprit d’un paysan qui vit perdu dans la campagne : ce paysan aura peur d’aller en ville ou qu’un avion lui tombe sur la tête, et il ira se faire vacciner quand on le lui demande (statistiquement il a plus de chance de mourir en allant en voiture jusqu’au centre de vaccination).

Je ne vais pas reprendre ce que j’ai déjà dit à la fin de l’article sur le budget pour globe-trotter, sur les intérêts croisés des Etats et des grandes entreprises et comment ils sont efficacement servis par la peur, allez donc jeter un coup d’œil si t’es un homme (ça paraît même essentiel à ce point de l’article).

Par ailleurs je ne contredis pas la réalité des problèmes évoqués, je dis qu’on (les médias, les grandes entreprises et l’Etat = intérêts croisés) les instrumentalise pour en faire des sources de peur. L’info pourrait être traitée différemment, on pourrait en faire des sources de colère par exemple, des motifs de solidarité, etc.

Le terrorisme en particulier

Je m’attarde un peu sur la question du terrorisme parce que c’est le truc le plus gros du moment, tellement gros qu’on a du mal à le remettre en cause (ça m’a pris dix ans). Pourtant ça me choque à chaque fois que je prends l’avion, qu’avec des centaines de gens je passe au travers de X fouilles ou jette ma boisson à la poubelle sous prétexte que c’est du « liquide non-identifié », alors qu’aucune de ces mesures n’est vraiment susceptible d’empêcher un désastre. Elles entretiennent la peur en revanche, et jouent parfaitement le jeu des terroristes (si on n’avait pas peur de leurs attaques elles ne serviraient à rien) dont on n’a pas subi les méfaits depuis des années… ainsi que le jeu des Etats .

Car si on prend le temps de réfléchir à tous les bénéfices que les Etats tirent du terrorisme (pouvoirs augmentés; mesures extraordinaires; prétextes d’expansions; enrichissement; excuses pour leurs mauvaises gestions du pays; etc.) comment ne pas imaginer qu’ils en jouent pour contrôler leurs populations, surtout quand des exemples criants nous parviennent d’autres pays (tout le monde est d’accord aujourd’hui, en France, pour dire que les armes de destruction massive c’était du bidon et on ne peut dénier au terrorisme son impact sur l’opinion publique américaine au moment de l’invasion de l’Irak) ?

De là, combien y-a-t-il de pas à faire pour envisager, ne serait-ce qu’envisager que les attentats du 11 septembre aient été « tolérés » par les Etats-Unis eux-mêmes ? Sur quoi parieriez vous votre main droite en sachant que Roosevelt a fait le même coup avec Pearl Harbor ? (je ne l’affirme pas, c’est une théorie célèbre… et qui sait ?)

Sans pour autant l’affirmer, il me semble totalement déraisonnable (au sens propre) de ne pas envisager cette possibilité.

Le plus fou c’est que même lorsque la manipulation est avérée (armes de destruction massive) il n’y a pas de conséquences pour ceux qui l’ont perpétrée. C’est un jeu sans risque qui bâtit des fortunes… Pourquoi se priveraient-ils ? Peut-on sérieusement le leur reprocher quand les peuples qu’ils gouvernent sont d’accord pour se laisser faire ? J’entends par là que les peuples ne sanctionnent pas ceux qui leur ont menti. Mais pourquoi ne les sanctionnent-ils pas ? Ce n’est pas que l’envie leur manque, c’est parce qu’ils ont peur.

Comment se rebeller aujourd’hui?

Et puis pourquoi surtout ? L’Etat, bien qu’il mente à sa population ou en sacrifie une partie, travaille toujours à l’avantage de cette dernière, dans la mesure où cet avantage est couplé avec sa propre réussite. C’est souvent le cas dans les démocraties.

Pour se rebeller (s’imposer à l’Etat) il faudrait que le peuple ne craigne pas de sacrifier son confort personnel et sa vie, mais quel serait l’intérêt ? Dans un monde qui n’envisage les menaces qu’à court terme, la menace écologique, solide sur le long terme, est un problème qui va demander, de la part des Etats, des qualités dont ils n’ont pas encore montré la preuve. Il faudrait que la conscience collective les presse plus que ça… Mais comme elle ne croit qu’aux menaces validées par la classe politique, sa réaction se fait attendre… Car bon, la menace écologique, hein ? Haha! Ca vous fait bien rigoler ? Patience, vous aurez peur quand on vous le dira.

Pour l’instant ça paraît loin, et c’est ça qui cloche… C’est une bombe à retardement. Croyez-le autant que vous croyez aux prédictions de la météo.

Conclusion :

Dès que vous ressentez la peur, demandez-vous ce qui la cause et pourquoi ? L’information est-elle fiable ? Cette peur est-elle justifiée ? Et si oui-oui, comment parer le mieux au danger ? Mais ne cédez pas à la peur. Et répondez à ces questions vous-même avant qu’on vous souffle les réponses : les conseils extérieurs sont de bons compléments à ce que vous pensez, ils ne doivent pas le remplacer. Faites vous confiance, quoi !

A partir de là vous me direz si vous avez peur d’une future crise écologique ou pas. Moi oui :p

Mais je travaille dur pour me contenter de la redouter.

Epilogue :

Aujourd’hui je me baladais dans les rues de La Havane et je suis tombé sur un mur bardé d’illustrations du « Petit Prince » et de citations d’autres auteurs. Il y en a deux qui ont retenu mon attention. La première :

« El miedo es solo un nombre, un poquito de nada en el pecho. Nadie nunca lo ha visto, pero todos hablan de su imperio. Uno dicen que no existe, otros que es cierto. Vence al tuyo y ayuda a los mas debiles a vencerlo. »

1946-99 Excilia Saldana

…ce qui, vous l’aurez tous compris, signifie:

« La peur est juste un nom, un peu de rien dans la poitrine. Personne ne l’a jamais vue, mais tous parlent de son emprise. L’un dit qu’elle n’existe pas, l’autre qu’elle est certaine. Vainc la tienne et aide les plus faibles à vaincre la leur. »