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La France racontée à un étranger, par un Français de l’étranger | Jay WorldMan
drapeau français ciel

Le plus beau drapeau du monde: simple, élégant, avec des belles couleurs et tout.

Lorsque vous voyagez, les gens vous demandent souvent d’où vous venez, et parfois, où vous allez…

Voilà c’est tout, fin de l’article : vous en avez suffisamment appris pour aujourd’hui.

Je poursuis pour les trois fayots du fond qui restent après les cours (Alix es-tu là ?).

…et à force de décliner votre identité, vous finissez par vous demander à quoi elle tient.

Si un Indien me demande « d’où tu viens ? » il s’attend à ce que je lui réponde un nom de pays. Une fois que j’ai répondu « France », il hoche la tête et c’en est fini des questions : il sait déjà tout ce qu’il voulait savoir sur moi, il ne me demandera ni mon nom, ni mon âge, ni la couleur de mon slip (d’autant que je porte des caleçons).

Dans ce cadre-là, mon identité, c’est le mot « France ». Mais qu’y-a-t-il derrière ? Tout ce que les gens y mettent. Ca varie d’un lieu à l’autre, d’une personne à une autre, mais les éléments récurrents constituent la fiche d’identité de ce pays à l’étranger, avec des tendances diverses selon les continents, pour des raisons culturelles, historiques et géographiques. C’est cette fiche d’identité que je donne quand je déclare mon origine, en me la tatouant du même coup sur le front. Je n’ai pas le choix.

Deuxième étape : lorsque les relations s’approfondissent, mes amis étrangers, qui me reconnaissent désormais comme individu, avec des qualités propres, aiment à passer en revu ce qu’ils lisent sur la fiche d’identité du mot « France », pour voir si ça colle avec ce qu’ils ont trouvé chez moi. Si ça colle ils le soulignent, sinon ils enquêtent pour en savoir plus sur le pays dont ils fréquentent un des ressortissants… On pourrait dire « un des ambassadeurs » : mes faits et gestes, en Inde, seront associés au mot « France », ils seront enregistrés sur sa fiche.

Si je mange mes crottes de nez dans un rickshaw, et que le chauffeur n’a jamais vu d’autres Français de sa vie, il partira du principe que tous les Français mangent leurs crottes de nez. S’il croise un deuxième Français qui fait la même chose, cette conviction sera d’autant plus ancrée dans son esprit… Et si, au lieu d’être le premier, je suis le troisième qu’il rencontre, en apprenant que je suis Français, il me demandera peut-être : « Tu veux une crotte de nez ? ».

Parfois, quand je veux jouer au mec ouvert d’esprit, je dis que je suis « citoyen du monde ».

Si elle est dite au premier degré, qu’elle n’est pas simplement une manière de faire comprendre qu’on n’est pas un nationaliste réactionnaire, cette phrase comporte deux gros défauts :

  • 1 – elle est fausse
  • C – elle est appauvrissante

1- Elle est fausse parce qu’il n’existe pas de citoyenneté du monde, et que sans ma citoyenneté française, je serais juste apatride. Je ne serais admissible nulle part ni protégé par personne. On pourrait me mettre en prison dans n’importe quel trou pour me violer la nusque pendant quarante ans qu’aucun diplomate, qu’aucune armée, qu’aucun système juridique ne s’en soucierait, à part celui de l’Etat du territoire où je me trouve, illégalement vu que je n’ai pas de nationalité : ce sera pour me punir d’exister.

Je ne suis pas un fan de la division du monde en territoires que s’approprient des Etats, je prends juste en compte la situation telle qu’elle est. Et dans ce contexte il est important d’avoir une nationalité.

Ma nationalité française me donne des droits et des privilèges : ils ont été obtenus grâce au travail de diplomates dirigés par un gouvernement formé par un premier ministre tiré d’une majorité de députés élue par un peuple distrait par des animateurs de télé éduqués par des professeurs imposés par des percepteurs dont les toilettes sont débouchés par des plombiers qui lisent des journaux écrits par des journalistes qui mangent des tomates que font pousser des paysans… Et tous ces gens, tous ensembles, constituent la nation française. C’est parce qu’ensemble ils sont forts que j’ai des facilités d’entrée dans la plupart des pays où je jouis. D’un taux de change avantageux. Sans tous ces gens derrière moi (qui suis aussi derrière eux), ma vie ne vaudrait guère plus qu’une vieille peau de figue pelliculée (je voulais dire « couille » mais j’ai préféré relever le niveau).

Renier sa nationalité sans brûler son passeport, c’est hypocrite.

Par ailleurs, comme je le disais plus haut (en C), c’est aussi appauvrissant.

C’est bien beau d’être curieux des autres cultures, de s’enrichir à leur contact, mais c’est encore plus beau quand cet enrichissement procède d’un échange.

Pour qui ne croit ni au bien ni au mal dans l’absolu (ce qui est la base de la philosophie de l’aventure dont vous lisez en ce moment la rubrique) toutes les cultures sont un sujet d’études et de découvertes passionnant.
Toutes se valent. Toutes méritent d’être préservées pour préserver la diversité du monde, puisque la diversité est plus féconde en aventures que l’uniformité. Qui a hérité d’une culture peut légitimement se faire un devoir de la partager (ce qui n’a rien à voir avec l’imposer) et donner ce qu’il a en échange de ce qu’il prend : bon troc ! Bon troc ! Etre citoyen de quelque part, c’est très enrichissant ! (notez bien que ce que je dis prend le contrepied du comportement d’un type qui renie ses origines, mais n’encourage pas celui du type ethnocentrique qui se croit partout chez lui)

Mais revenons à nos morpions.

Lorsque je discute avec des amis Indiens, ils posent de nombreuses questions récurrentes, auxquelles je réponds, à ma façon, même en sachant qu’on ne peut jamais aller trop loin dans les généralités sans s’éloigner de la vérité, en donnant une vision de mon pays et de mes compatriotes qui est peut-être très personnelle, voire totalement imaginaire. C’est pour le savoir que je vous rapporte certains de mes propos ici, en espérant que vous me donnerez votre avis en commentaire.

super-dupont

Est-ce le facteur…? Le boulanger du coin? Non! C’est SUPER DUPONT!

Ami Indien :
Salut ! Tu viens d’où ?

Nabolo : De France.

AI : C’est où ?

N : C’est au milieu de l’Europe, entre l’Espagne, l’Italie, la Suisse, l’Allemagne, la Belgique et juste en face de la
Grande Bretagne.

AI : Aaaah ok, ok.

N : Fais pas semblant, je sais que t’as pas compris : je veux dire que c’est le grand nez qui dépasse à l’oues… à
gauche, là, sur le dessin (dessine une carte).

AI : Ah oui, je me souviens, vous êtes des colonisateurs, comme les Anglais !

N : Alors déjà, petit 1 : tu retires tout de suite ce que tu viens de dire, et grand B : tu ne nous compares plus jamais de ta vie avec des Anglais. Jamais. Les Anglais c’est le mal, et nous c’est le bien. On a inventé le cinéma, merde !

AI : Ok mais… C’est la seule différence entre vous ?

N : Bon attend, on recommence, je vais t’expliquer plus sérieusement. En Europe il y a deux grandes cultures : la culture latine et la culture anglo-saxonne. La France est un pays latin. Ce qui caractérise les anglo-saxons, c’est le pragmatisme et l’efficacité. Ils sont travailleurs et organisés : se sont des commerçants (cf : leurs bonus à Civilization IV). En contrepartie ils ont des vies de merde : pas de soleil, mauvaise bouffe, habitat miteux, etc.

Les latins au contraire privilégient leur qualité de vie : ils ont un profil d’artiste (historiquement ils ont excellé en architecture, en sculpture, en couture, en faste, etc).

French Frog

Un Français lambda s’adonne à quatre de ses passions. Je vous laisse deviner lesquelles.

Les deux passions des Français sont la bonne bouffe (le vin ; des fromages dont tu n’as pas idée !) et l’amour. Ce sont les deux sujets qu’ils ont étudié à fond pendant des siècles et des siècles.

La grosse différence au niveau de la colonisation, entre les Anglais et les Français, c’est que les Anglais, suivant leur pragmatisme habituel, pillaient leurs colonies ; alors que les Français, eux, pillaient leurs colonies… MAIS ambitionnaient aussi de diffuser leur culture et leurs valeurs, etc. Les conséquences étaient souvent pires, mais l’intention était bonne (il parait que c’est l’intention qui compte).

Une autre grande différence entre ces deux colonisateurs, ça a été l’émigration : les Anglais ont émigrés massivement, alors que les Français très peu. La Louisiane, qui comptait dans sa période française toute la partie centrale du territoire des Etats-Unis d’aujourd’hui, n’a jamais été peuplée, faute d’émigrants. Les Français qui s’y aventuraient en quête de fortune le faisaient pour revenir riches au pays, pas pour commencer une nouvelle vie ailleurs.

La France est trop belle, tu comprends ?

AI : Peut-être mais nous aussi on a du fromage…

N : MUHAHAHA ! Mais mon pauvre ami ! Tu n’as même pas idée de ce que ce mot signifie! Il y a quatre fromages dans ton épicerie, je les cite : le fromage à pizza, le paneer, un fromage à tartiner lambda, et de la vache qui rit… Moi aussi je me marre ! En France il y a des milliards de fromages ! Et des centaines de fromages différents. Même que le Général de Gaulle a dit : « Comment voulez-vous gouverner un pays qui a deux cent quarante-six variétés de fromage?». Alors, tu vois !

AI : C’est qui le Général de Gaulle ?

Charles DeGaulle JFK

T’as beau être le leader de la première puissance mondiale, quand le mec en face te prend une tête de haut, tu fais pas ton mariole!

N : C’est notre dernier grand homme. Un type qui a tout de suite compris que c’était pas une bonne idée de construire un mur pour arrêter l’armée allemande pendant la seconde guerre mondiale, et qui a réussi à convaincre le monde entier (Français compris) que la France avait résisté sous l’occupation. Sans lui je ne te parlerais pas sur ce ton là aujourd’hui…

AI : Et Nicolas Sarkozy ?

N : C’est notre premier petit homme. J’espère qu’il n’y en aura pas d’autres et que celui-là va partir bientôt. En tous
cas ne fais pas attention à ce qu’il dit, c’est juste qu’on est dans une mauvaise passe : avec la pression de la mondialisation, tout ça, on a un peu tendance à perdre notre identité.

Je crois que quelque part, certains d’entre nous admirent le monde anglo-saxon pour son efficacité. Ils aimeraient appliquer cette efficacité à la France, mais la France n’est pas efficace : elle est belle. On peut parfaitement faire un parallèle avec sa façon de jouer au rugby, ce célèbre « rugby champagne ». Lorsque l’Angleterre gagne la coupe du monde, c’est à coup de pieds de Johnny Wilkinson. Il n’y a pas de jeu, mais elle est imbattable. La France n’est pas imbattable contrairement à l’Angleterre, mais elle est belle dans la défaite. Je pense que c’est notre point fort et que ça doit le rester : on devrait continuer de se soucier d’avoir de belles idées, de promouvoir les arts et la culture quitte à perdre avec panache. On ne battra pas les anglo-saxons à leur propre jeu : le capitalisme, c’est leur spécialité. Et puis si tu réfléchis bien, vraiment bien, tu t’apercevras que, dans la vie, c’est plus intéressant d’être superbe que d’être riche.

AI : Euh… Si tu veux. Tu disais plus tôt que la cuisine française est spéciale…

N : Spéciale ? Mais c’est la meilleure au monde (pauvre naïf) !

AI : C’est-à-dire ? Vous mangez quoi ?

N : Déjà on ne mange pas : on déjeune, on goûte, on dîne, on soupe, etc. Manger c’est pour les animaux. Chez nous les plats sont servis dans un ordre très particulier, et il y a des couverts spéciaux pour chaque plat, et un rythme et un ordre pour manger de ceci ou de cela. Et puis chacun mange son truc, et on s’attend les uns les autres pour passer à l’étape suivante. On ne mange jamais avec les doigts, sauf le pain qu’on rompt à la main. C’est aussi le seul aliment qui n’est pas privé sur la table : on dit que « pain sur table n’a pas de maître » (méfie-toi quand même : certains tiennent à leur quignon).

Une autre règle veut qu’on garde les mains sur la table, bien visibles, pour que chacun voit ce qu’on fait avec.

Quant à ce qu’on mange, c’est trop compliqué à raconter… C’est très diversifié, ça change en fonction des régions et ce n’est pas épicé du tout : c’est subtil. Nous sommes un peuple très sophistiqué : dans notre cuisine comme dans notre comportement, quoiqu’on puisse redevenir basique assez facilement.

AI : Et l’alcool ? Le vin ?

N : Le vin ? Le vin ce n’est pas de l’alcool pour nous, pas comme le serait une bière au bar ou un shot de vodka, en tous cas pas lorsqu’il est consommé à table. C’est plus une sorte de complément gustatif qui va rehausser le goût des aliments avec lesquels il est servi. Ca n’empêche pas qu’il rende soul mais ce n’est pas son objectif. Ca fait vraiment parti du repas : on l’apprécie. Un dîner peut parfois durer trois heures, c’est une activité très importante chez nous et les gens s’invitent à dîner pour socialiser. Par ailleurs le dîner ne finit pas forcément lorsqu’il n’y a plus rien à manger.

AI : Et tu parlais de l’amour ? J’ai entendu dire que la France est le pays de l’amour, est-ce que c’est vrai ?

N : Héhé, bien sûr que c’est vrai !

AI : Pourquoi ?

francais baguette

Le Français est un champion de l’amour.

N : Hmm, je dirais que c’est parce que c’est un thème central de notre littérature et de notre culture en général.
Probablement plus que chez nos voisins du nord, et sûrement plus que chez les autres cultures du monde… Comme si la laïcité avait laissé de la place aux amours humaines en écartant l’amour de Dieu et tous les interdits qu’il implique souvent dans les relations extra-maritales. C’est peut-être aussi ce qui fait qu’on ait hérité de ce titre plutôt que l’Italie ou l’Espagne, pourtant de culture très proche à la nôtre.

Une explication à cela pourrait être que la France s’est constituée comme nation plus tôt que l’Italie et l’Espagne, d’où viennent également les premières chansons de geste, ce qui fait qu’elle a pu être associée plus tôt à ce domaine, dans lequel elle a peut-être été plus prolifique.

Il faut également considérer que si la France est appelé le pays de l’amour, c’est surtout par les pays anglo-saxons. Compte tenu de sa position géographique et de son histoire, la France a plus souvent échangé (que ce soit des coups ou autre) avec ces pays là que l’Italie ou l’Espagne, ce qui peut aussi expliquer qu’elle ait hérité de ce titre à leurs yeux et qu’ensuite, par répercussion, elle l’ait hérité aux yeux de tous pour finalement, toujours par répercussion, mériter le titre mieux qu’un autre.

Une autre explication, fournie par une copine espagnole, serait que ce soit du à l’implication que mettent les Français en amour, dans leur couple ou dans leurs aventures.

Une dernière explication serait que j’y suis né.

AI : C’est quoi « laïcité » ?

N : Ben, tu vois, en Inde c’est comme en Angleterre, tous les cultes sont autorisés et tu peux distinguer des sikhs, des musulmans, des chrétiens, des shivaïtes, des jaïns etc ; dans la rue. L’Inde est donc un pays séculaire. Chez nous, tous les cultes sont autorisés aussi mais tu ne peux pas montrer ton culte en public car on considère que c’est du domaine privé : c’est la différence entre les deux systèmes, séculaires et laïcs. Je ne sais pas lequel est le meilleur mais je suis content qu’il existe plusieurs systèmes.

AI : Ah d’accord ! Et c’est comment la vie spirituelle chez vous ?

complexe français

Le problème franco-américain, du côté de la France en tous cas, c’est qu’elle n’assume pas sa petite taille. Du côté américain: c’est que big is beautiful.

N : Hmm… C’est… Il n’y a pas grand-chose à dire là-dessus en fait. Ce qui est un plus et un moins. Je dirais que l’ensemble du pays est irréligieux, et qu’il ne connaît pas grand-chose aux religions. On a bien des communautés religieuses mais elles suivent leur culte pour conserver des traditions, la démarche n’est pas vraiment spirituelle, peut-être aussi parce que le monothéisme n’implique pas de « recherche » comme le fait l’hindouisme. C’est plus passif comme religion. Mais j’y connais pas grand-chose moi-même à vrai dire.

AI : Il paraît que vous détestez les Américains ?

N : Non. Je dirais qu’on a une relation d’haine-amour avec les Américains, mais Français et Américains ont plein de raisons de bien s’entendre. On est frustré lorsqu’ils ne nous estiment pas à notre juste valeur, mais un Américain qui aime la France est souvent un futur ami.

AI : Haha ! Mais vous êtes super chauvins en fait !

N :Pas du tout, c’est même le contraire ! Sauf lorsque nous parlons avec des étrangers.

AI : Considérez-vous les Indiens comme une race inférieure ?

N : Non, d’autant que le concept de « race » est banni en France. C’est un terme tabou. Pour nous il n’y a qu’une seule race humaine contrairement à d’autres pays, comme la Malaisie par exemple qui propose des statuts distincts selon « l’origine raciale ». Il n’y a donc personne de racialement inférieur à nos yeux.

Quant aux Indiens, leur pays est un sujet d’admiration pour les Français quand il leur évoque le yoga, la sagesse, le kama-sutra, les soieries, les danses, etc. L’Inde des bidonvilles les effraie en revanche… Mais les Indiens en eux-mêmes, à vrai-dire, ils ne les connaissent pas. Je dirais qu’ils en sont curieux.

AI : Quel point commun y-a-t-il entre l’Inde et la France ?

N : A première vue aucun.

AI : Et à seconde vue ?

N : Aucun. A part ce que la mondialisation rend commun à tous. Mais même ça, l’Inde le transforme à sa sauce. La culture indienne est très forte, j’espère qu’elle pourra résister à la poussée du « tous pareils ».

AI : Il y a beaucoup de violence en France ?

N : Assez oui. Ca peut-être un pays dangereux comparé à L’Inde et selon les endroits, notamment à cause des couteaux. Mais on peut y passer sans problème. L’Inde aussi à ses coins sombres je suppose ?

astérix obelix susceptibles

Peut-on décrire les Français comme des gens susceptibles, en général?

AI : Est-ce que vous êtes lunatiques ?

N : Comme je te l’ai déjà dit, nous sommes un peuple sophistiqué, ce qui fait qu’il y a un tas de règles compliquées qui régissent notre vie sociale. Pour un étranger d’une culture lointaine ça peut-être galère car, si tu enfreins une de ces règles, tu peux énerver un Français sans t’en rendre compte et en conclure qu’il est lunatique… Du genre si tu le fixes dans les yeux, que tu te colles à ses fesses dans la queue ou que tu craches dans sa direction… Là tu risques de l’énerver sans comprendre pourquoi. Y a même des règles implicites de distance à respecter avec ton interlocuteur, ou des façons de se tenir lorsque tu t’adresses à lui… Le pire c’est que tu n’auras pas droit à beaucoup d’indulgence si tu ne respectes pas ses règles, car les Français les considèrent en général comme évidentes et universelles.

AI : Est-ce que vous êtes gays ?

N : Je ne crois pas que l’homosexualité soit une tendance nationale mais nous avons une communauté gay, comme la plupart des pays d’occident… Elle est bizarrement formulée ta question. Tu me demandes ça parce que nous sommes élégants ? Il y a un truc qui est vrai en tous cas, c’est que notre idéal masculin et guerrier n’a pas les muscles de Schwarzenegger et la chevelure de Tina Turner. Si on considère que notre idéal guerrier est une sorte de D’Artagnan, alors c’est un jeune homme à la main blanche et délicate, à l’esprit vif, à l’épée solide et au courage sans faille. C’est aussi un amoureux des femmes même si sa description peut paraître « gay » à un buveur de bière.

AI : Pourquoi tout le monde dit que vous êtes cons et arrogants ?

N : On passe pour des cons à cause d’une donnée géographique toute bête : chaque pays a, dans son histoire, bataillé avec ses voisins. Comme on est pas mal entouré on s’est fait détester des Anglais, des Espagnols, des Allemands et des autres, tous très influents à la surface du globe, et aujourd’hui on paye les pots cassés. C’est tout.

Quant à l’arrogance je vois pas.

AI : Puisque t’as l’air de tant aimer la France, pourquoi tu n’y retournes pas… ?

N : NOOOOOOOOOOOOOON ! JE T’EN SUPPLIE !!! Pitié… Piiiiitié, je… Je veux pas partir ! Ne me laisse pas retourner là-bas !! Rhaaa!

French Frog