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L’aventure africaine IV – Tavéta Cash | Jay WorldMan

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L’Afrique. La route. Le ciel. Poète, je suis. Muses… ah muses ! Ne me laisserez-vous donc jamais en paix (bordel de merde)?

Faire de la route en France ça m’est insupportable et assez inimaginable mais en Afrique dans un tape-cul c’est original. Les routes sont pourries, ça prend plus de temps mais t’es content, t’as ton expérience du quotidien africain qui d’un point de vue étranger est une aventure constante : on croise des chèvres, des trucs, et il faut rester vigilent pour pas mourir. J’aime bien.

Mon voisin avec qui je sympathise me demande s’il y a des lions et des éléphants en France (nous apercevons justement un troupeau d’entre eux au loin, alors que nous traversons la réserve de Tsavo) ? Je lui réponds que oui, bien sûr, mais dans des zoos, et lui de conclure : « Aaah ! C’est pour ça que vous venez les voir chez nous ! ». Non mais genre, quel crâneur ! Sauf que vous me connaissez, je suis patriote, et rassurez-vous je ne l’ai pas laissé se la jouer bien longtemps : contre-attaque immédiate, je lui narre nos pigeons, je lui conte nos chats et nos chiens, je lui mets des étoiles plein les mirettes le pauvre !! Dire qu’il n’aura jamais son visa (NDN : n’hésitez pas à imiter ce comportement, exemplaire, lorsque vous voyagez).

Du coup on devient très potes : il m’offre des morceaux de cannes à sucres, de ceux que viennent nous vendre des marchands, par la fenêtre, à un arrêt quelconque. J’avais jamais bouffé de la canne comme ça, juste en jus. Ben c’est trop bon : ce sont des gros paquets de morceaux de fibre humide qu’il faut broyer avec les molaires (mais tu peux utiliser un peu tes canines s’tu veux) pour en tirer du jus sucré. Trop bon et rafraîchissant (je ne vous en ai pas rapporté) !

Cliquez pour agrandir : mon parcours africain transplanté sur une carte de France… On croirait pas comme ça qu’il faut deux jours pour se rendre de Clermont-Ferrand à Cholet… Mais qu’est-ce qu’on irait foutre à Cholet ?!

En sa compagnie j’apprends à distinguer la saison des pluies de la saison pas des pluies : c’est celle où y a des touffettes d’herbe par terre… Vrai que je me sois pas beaucoup mouillé jusqu’à présent, si ce n’est de sueur et d’un peu de pipi quand je vise mal. Moi je lui décris nos formidables quatre saisons, surtout l’hiver, le printemps et l’automne qu’il a pas chez lui. C’est vraiment con cette histoire de visa.

Et cependant notre véhicule continue son match de boxe avec la route, évitant de justesse un bébé crocodile qui fait sa sieste au beau milieu d’icelle (en fait c’était un lézard comme je ne l’apprendrai qu’après). Il n’a pas bougé quand on lui a frôlé la queue. Je ne sais pas s’il était mort mais sinon je pense qu’il était con. D’où je conclus que les chèvres sont moins cons qu’un bébé croco, puisqu’elles se tiennent à l’écart de la route. Idem pour les kangourous qui n’étaient même pas là.

Mon voisin que nous allons nommer Richard (parce que c’est son prénom) est en fait le manager de l’école de Tavéta, la ville où se trouve le poste frontière pour la Tanzanie. Un notable donc. A l’arrivée il m’emmène à la frontière que je décide de ne pas passer aujourd’hui. Arusha et Moshi, en Tanzanie, sont de grandes villes peu sûres de réputation, et je préfère autant que Richard me cale dans un endroit sauf pour la nuit. Je l’invite à boire un thé au lait pour le remercier de m’avoir offert de la canne à sucre. Un de ses potes se joint à notre table et nous partageons aussi des beignets.

Son pote est super sympa (bien qu’il soit noir aussi, on ne le dira jamais assez) et vraiment curieux de me connaître. Il me pose plein de question sur d’où je viens, mes plans de voyage tout ça (j’avoue que ça fait plaisir de se sentir intéressant). Moi pour être poli je lui retourne ses questions, savoir ce qu’il fait dans la vie, etc.

  • – Je suis dans la police gouvernementale m’explique-t-il en baissant sensiblement la voix, comme s’il était gêné.
  • – Ah bon ? repars-je, intrigué, et en quoi consiste votre mission ?
  • – Mais… à ce que nous sommes en train de faire, me répond-il en portant la tasse à ses lèvres.

Pour justifier le titre et attirer les lecteurs de facebook je rajoute une photo de Tabatha Cash qui, disons-le, a mal vieillie…

Puis il m’explique qu’il a beaucoup de travail en ce moment à cause des menaces d’alkahida mais que tout va bien parce que l’armée kenyane tue des Somaliens.

  • – On leur envoie des bombes, dit-il en claquant des doigts pour illustrer son propos, ils tombent comme des mouches !

Haha ! Bien fait ! Quelle bande d’enculés ces Somaliens ! Dire qu’ils m’ont jamais remercié pour le gobelet de riz que je leur ai envoyé quand j’avais sept ans : l’humanité est trop injuste. On rigole bien avec mon nouveau pote en songeant à tous ces gens qui meurent et puis on se dit goodbye (il me file son tél au cas où je repère quelque chose de louche) et je suis Richard qui veut me montrer son école après que j’ai déposé mes affaires à l’hôtel… et quel hôtel ! Au début Richard m’avait dit :

  • – Je connais un bon hôtel à 500 shillings où il y a de l’eau chaude et des WC propres…
  • – QUE-WA ?! (m’étais-je esclaffé) Encore une qui ne lit pas l’EXCELLENT Nabolo-blog !

Aussi ai-je annoncé à Richard que je voulais l’hôtel le moins cher de la ville, parce que je suis un aventurier. J’ai pas été déçu, mais nous y reviendrons : après nous avoir suivi, Richard et moi, jusqu’à son école…

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