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L’aventure d’aller chez le dermatologue | Jay WorldMan

Quand il vous manque un gros bout de l’entre-jambe comme ça, c’est pas très bon signe.

Le dermatologue, je n’y vais jamais parce que la peau c’est plutôt un truc de filles. Néanmoins, remettant en cause les prédictions de mon horoscope (je suis invariablement poissons), je me suis dit : « Mon vieux Nabolo, il est peut-être temps que tu vérifies si tu n’as pas le cancer. »

J’ai donc contacté ma sœur.

Ma sœur est une fille : elle connaissait donc un dermatologue, chez qui je me suis rendu aujourd’hui.

Le dermatologue aussi était une fille (mais je dis quand même « le dermatologue » pour vous prouver que je ne suis pas machiste).

Je lui ai parlé de mes problèmes de pellicules, de mes cors aux pieds, je lui ai montré mes grains de beauté et je lui ai narré l’histoire de mes cacas mous.

Elle m’a dit que ce n’était pas de son domaine. Alors j’ai réfléchi à ce que je pouvais bien avoir comme problème de peau, vu que je ne comptais pas revenir tout de suite et que la société allait me rembourser 40€ de consultation, 40€ qui avaient été produits à la sueur du front d’un tas de gens que ma dermatologue allait récupérer une fois qu’elle aurait fini de regarder mes taches de peau (temps de l’opération : 1 minute max ; calories dépensées : 0,2).

C’est ce qu’on appelle la pénibilité du travail.

Elle m’a regardé le torse, le dos, les pieds (on a même découvert ensemble un grain de beauté sur l’orteil que je ne me connaissais pas – quelle émotion) et puis elle a vaguement soulevé mon short bleu et, constatant que je n’avais pas de tumeur au-dessus du genou, elle a déclaré : « C’est bon, tout est en ordre, vous pouvez vous rhabiller. »

Non mais QUE-WA ?! C’est pas un peu du foutage de gueule cette histoire ?! Et mon pénis ?!?

Mon pénis a plein de peau, il appartient donc à un dermatologue de l’observer et de me dire s’il est ok. En songeant à ses 40 € que mes concitoyens avaient produits pour moi j’ai senti un sentiment de révolte monter de mes entrailles : pas question que je repaye une autre séance plus tard au prétexte qu’elle n’aurait pas tout ausculté, pas question qu’elle s’en tire sans regarder mon pénis !

–          Vous ne regardez pas mon pénis ? dis-je.

–          Oh, ce n’est pas nécessaire, répond-elle.

–          Pourquoi ? Parce qu’il n’est pas exposé au soleil ? dis-je, prêt à lui asséner une contre-vérité cinglante (vu que j’expose quand même mon pénis au soleil de temps en temps).

–          Non ce n’est pas ça, mais pourquoi ? Vous avez un problème au pénis ?

–          Ah mais pas du tout. Par contre j’ai un grain de beauté sur le prépus (car comme certaines d’entre vous le savent déjà j’ai effectivement un grain de beauté sur le prépus – dont la véritable orthographe, moins rigolote, est en fait « prépuce »).

–          Et vous voulez me le montrer ?

–          Ben… Oui, bien sûr, je suis quand même venu pour ça !

J’ai donc enlevé mon short pour finalement lui montrer mon pénis, après une bonne minute de pourparlers. Un véritable scandale.

–          Vous voyez, il est là ! lui dis-je en mettant en évidence mon petit grain de beauté tout en repliant le sommet de mon prépuce sur mon pénis.

Alors elle s’est approchée de mon pénis avec ses grosses lunettes et elle a dit : « Effectivement, c’est bien un grain de beauté ».

Malheureusement je n’ai pas trouvé la force de lui bander dans l’œil : j’aime bien ce genre de blagues un peu potaches, à la bonne franquette, on se serait bien marré.

J’ai hésité à lui parler de mes couilles, vu qu’elle-même ne s’y est pas intéressée du tout. Mais ça faisait peut-être beaucoup d’un coup, d’autant que je n’ai pas de grains de beauté sur les couilles, juste des poils, ce qui n’est pas vraiment du domaine d’un dermato : j’en parlerai à mon coiffeur.

Finalement rassuré sur la santé de mon prépuce et de ma peau je suis reparti, le cœur léger, vers le soleil couchant. Cowboy solitaire loin de chez lui… l’azur était de feu, et les nuages de sang, le soir était partout dans sa robe d’encens, et les oiseaux piaffaient leurs gazouillis, et voilà (Muses !! Mais Muuuuses !!! Ne me laisserez-vous donc jamais en paix ?!).

Moralité : il faut parfois insister auprès des professionnels pour qu’il fassent bien leur boulot ! (la preuve c’est qu’il m’est arrivé la même histoire avec un plombier)(enfin pas exactement la même histoire)

P.S : pour les filles qui n’auraient pas de pénis, vous pouvez lire un article très instructif à ce sujet, en cliquant ici !