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L’Aventure de la méditation au Sri Lanka | Jay WorldMan

Bien que, on l’a vu, Caméléon Myope ne considère pas la méditation comme un impératif du bouddhisme, il m’invita fortement à m’y essayer, et je lui demandais quelques conseils sur le sujet, savoir ce qu’il y avait à faire pour méditer correctement, tout ça, ou s’il suffisait de rester assis les yeux fermés, pendant des heures, à se faire chier.
Non parce que mine de rien, pour quelqu’un qui a l’habitude de rester en mouvement, physiquement et mentalement, la perspective de ne rien faire ni ne rien penser, ça fait flipper ! On redoute ce moment-là, on craint la « perte de temps » et tout ce que cette perspective soulève d’angoisses donne un bon indice que le bidule n’est pas anodin.
Je le constatais pour moi-même au moment de poser la question au moine : pourquoi flippais-je tellement à l’idée de méditer ? Mettons que j’y consacre une heure, ça n’est pas grand chose dans une vie… Mais quand même, une heure ! A ne rien faire ?!
J’étais choqué d’être choqué.
Et cependant que je me débattais de manière étonnamment furieuse, en mon for intérieur, j’écoutais Caméléon Myope m’expliquer comment m’y prendre.
L’essentiel de ce que j’ai retenu tient dans ce qui suit. Pour Caméléon Myope, la méditation a un objectif extrêmement clair et défini. Il ne s’agit pas de relaxation ou quoi, ou qu’est-ce, de bien être du corps ou de l’esprit non : ça c’est bon pour les yogis.
Le but de la méditation, d’après lui, c’est de faire l’expérience de l’unité de l’univers… pas de petite ambition !
Il me rappela ce qu’il venait de m’apprendre au sujet des quatre éléments.
Il me conseilla de m’asseoir, le plus confortablement possible, de fermer les yeux (c’est plus facile comme ça) et de me concentrer sur la base de mes narines… enfin le truc là, sous le nez, qui ressemble à toboggan. Il me conseilla encore de me concentrer sur les allées et venues de l’air à cet endroit, tout en cherchant à décomposer ma respiration en quatre éléments, les fameux quatre éléments qu’il avait évoqués plus tôt : l’air (ou mouvement), le feu (ou température), l’eau (ou la forme), la terre (ou la matière, le touché), et le plastique (non j’déconne).
L’objectif de l’expérience était donc de réaliser, par la décomposition de ma respiration en ces quatre éléments, que ma respiration n’est qu’une composition de ces quatre éléments, composition qui me traverse, m’emplit et s’enrichit de moi, avant de repartir vers le monde. étant moi-même une autre composition des quatre éléments, tout en sentant le va et vient de l’air, j’étais supposé réaliser que cette respiration, cet air, n’était pas un corps étranger mais un lien avec le monde extérieur, une continuité entre compositions, et que, pour conclure, il n’y a pas moi, l’air, et le monde, mais que tout est lié, car aucune de ces trois choses n’est indépendante des autres.
Ça c’est la théorie, il me fallait faire l’expérience…

A l’ombre de l’arbre Bodhi

Instructions en tête et sarong sur les hanches, je pris la direction du petit sanctuaire, situé à l’arrière du monastère. Cherchant mon chemin, pieds nus, entre les cailloux de la route, je dépassai le champ, labouré par des vaches à bosses, et gravis la butte qui me séparait de l’enceinte, blanche et basse de la petite cour. Devant moi, un espace couvert dont je ne connais pas l’usage ; au fond, le temple ; à côté du temple une pagode… Et au beau milieu de l’ensemble, un large et fort arbre bodhi, cousin de celui qui, naguère, couvrit Siddhartha de son ombre tandis qu’il atteignait l’illumination.
Et pas âme qui vive.
Parfait ! Les conditions étaient réunies pour que je me plonge à 100% dans l’aventure de la méditation. Je fis trois fois le tour de l’arbre, comme c’est la coutume et m’installait de l’autre côté, en position du lotus. Pas si confortable que ça, le lotus, surtout au niveau des boules qu’on a dans les pieds, les gros os ronds qui dépassent là, je sais pas comment ça s’appelle… Je pourrais trouver le nom, mais comme vous devez pas savoir comment ça s’appelle non plus, ça renverrait tout le monde vers wikipédia : le gros os ronds, tout le monde comprend.
Ayant trouvé la position la moins douloureuse, pour ne pas dire la plus confortable, je fermai les yeux et me concentrai sur ma respiration.
L’exercice était difficile, des tas de pensées parasites venant et revenant perturber mon esprit… Est-ce que j’avais fermé la porte de ma chambre ? A quelle heure passerait le taxi pour l’aéroport, déjà ? Est-il vrai que les petites travailleuses sont préférables aux grandes feignantes ?
Un cycle se dessina. Je me concentrai sur ma respiration, puis des pensées venaient occuper mon esprit jusqu’à ce que la douleur, principalement au dos et due à ma position, me rappelle et me ramène à ma concentration première, seule capable de la surmonter… Concentration que je perdrais quelques instants plus tard, emportée par mes pensées, qu’une douleur subite chasserait, puis que je surmonterais par la concentration, etc.
Et cætera, et cætera. Concentration > pensées parasites > douleur > concentration…

Le temps s’écoulait.

moine arbre bodhi méditation bouddhisme

Donc ça c’est moi, là, sur cette photo (à quelques détails futiles près)

J’étais prêt à y passer la journée s’il le fallait, voire une semaine ou un an : j’aime autant me pousser à faire les choses bien à fond une fois que je me pousse rarement à les faire deux fois.

C’est alors qu’il se produisit deux phénomènes parfaitement inattendus.

Le premier c’est que, à un moment donné (par opposition à un moment pas donné, nous sommes d’accord), le bip-bip d’un appareil photo me tira de ma méditation. Je n’ouvris pas les yeux et j’essayais, au contraire, d’avoir l’air le plus bouddha que possible : on était en train de m’immortaliser !! Si c’est toi, cher lecteur, qui a pris cette photo, merci de me l’envoyer immédiatement à nabolo-blog@hotmail.fr

Le second m’étonne encore, bien que Caméléon Myope l’ait plus tard qualifié de commun. Alors que j’entamais un énième cycle, une lumière extrêmement forte et très brillante envahit le dessous de mes paupières. Au début je crus à un rayon de soleil qui serait passé à travers les branches de mon buddy d’arbre bodhi… Mais c’était impossible : j’étais juste en face du tronc… Et puis la lumière était bien trop forte.
Ca va sembler ridicule mais la meilleure comparaison que je puisse trouver pour vous la décrire c’est l’aura des chevaliers d’or dans Saint Seiya. Ca ressemblait à ça, en très fort et vu de près… Avec un détail en plus cependant, un détail bizarre : le phénomène ne ressemblait pas à ces jeux de lumières qu’on provoque parfois en fronçant les yeux. Il s’en distinguait très nettement par son intensité et le fait qu’il s’était répandu partout sous mes paupières, de l’extrême gauche, à l’extrême droite, sauf dans une petite zone en haut à gauche qui faisait comme une tache. A part cette tache, c’est comme si une bagnole s’était arrêtée, plein phare, juste devant moi. Et le phénomène dura longtemps, ce qui n’en finissait pas de le rendre extraordinaire… Puis, il s’estompa.

Une dizaine de minutes plus tard (dirais-je), frustré que le phénomène lumineux ne se reproduise pas, j’ouvris les yeux… et j’eus comme un moment de vertige en constatant que mon corps n’était pas là où je m’imaginais qu’il serait. Rien de paranormal dans tout ça : j’avais juste perdu mes repères après ma première grosse demi-heure de méditation de ma vie.
Mais c’était étonnant de constater à quel point le monde était concret et solide avec les yeux ouverts, tandis qu’il n’était qu’un souvenir flou lorsque j’avais encore les yeux fermés. Mon cul, posé par terre, sur lequel s’empilaient mon buste et mon cou, soutenait à nouveau l’endroit où je localisais mon esprit, alors que, quelques secondes auparavant, et sans m’en formaliser davantage, j’avais simplement « oublié » tout cet échafaudage : ma pensée flottant dans le vide n’était rattachée à rien, et les signaux de douleur de mon dos et de mes os-ronds-du-pied, quoique toujours présents, m’étaient devenus lointains. Je réalisais alors à quel point le concept d’unité est lié au sens de la vue. Je voyais une feuille ou un caillou et j’en concluais qu’ils étaient deux choses distinctes. Mais si je me contentais de les toucher, la sensation, quoique variable, n’était qu’une ou continue. J’en conclus que la vision est le premier atout de la maya (la grande illusion qu’est le monde, dans le bouddhisme), c’est notre sens le plus trompeur… sans doute parce que c’est le plus fort.

J’en conclus également que 1 + 1 n’est pas toujours égal à 2. Cela dépend de quoi on parle.
1 homme + 1 femme = 1 couple. Mais la même formule peut être égale à 3 ou 4 personnes s’il y a des enfants et bien plus encore si on parle de lapins plutôt que d’êtres humains. Même en se bornant aux chiffres on obtient des résultats inattendus puisque après tout, le chiffre 1 + le chiffre 1 sont égaux à 1 autre chiffre.
Tout ça n’a pas vraiment de rapport avec le schmilblick, je l’avoue, mais témoigne que cet aventure de la méditation m’a donné accès un à niveau de perspective supplémentaire.

Reprenant possession de mon corps – dans le sens où j’en redécouvrais les possibilités de mouvements dont, par habitude, je m’émerveille rarement (sauf bien sûr quand je pratique l’auto-fellation) – je me relevai et ramassai par terre une feuille de l’arbre Bodhi que j’emporterais avec moi. Koji, l’ami japonais que j’avais rencontré lors de mon passage en Birmanie et qui m’avait ensuite accueilli au Japon, il y a quatre ans, m’en avait envoyé une de l’arbre original qu’il était allé chercher jusqu’en Inde, à Bodgaya. Je la garde dans la maison de mes parents comme un porte bonheur : ce serait à mon tour d’en offrir une. Je connaissais quelqu’un, là-bas, en Europe, qui en aurait bien besoin… Besoin de quoi exactement ? Au final, je connaissais peu de chose de cette personne, à peine m’avait-elle laissé entrevoir un peu de sa souffrance intime qui paraissait immense. Mais il me semble que justement, la feuille ferait un cadeau approprié. Ce serait un symbole, et les symboles sont la clef du rêve, une échappatoire aux morsures de ce que nous appelons la réalité et que Bouddha appelait l’illusion.
Et c’est lui que nous disons sage, pas le contraire.
Quelques minutes plus tard je retrouvai Caméléon Myope, que je surprenais en train de se goinfrer de dates (ou d’un fruit qui y ressemblait) en regardant la télé. Tout en s’empressant d’avaler ce qu’il avait en bouche, il justifia sa mastication pour des raisons médicales, blabla. Il avait l’air embarrassé, mais moi je ne lui avais rien demandé. J’allais le faire par contre : au sujet de la lumière qui m’avait assailli pendant ma méditation, laquelle avait duré une quarantaine de minutes. Il m’expliqua que le phénomène était assez banal, quoique pas tant que ça pour une toute première méditation, et que cette lumière était mon aura. Il me conseilla de ne pas y attacher d’importance : cela pouvait être utile dans le cadre d’une thérapie ou dans une perspective yogi mais pas pour ce qui nous intéressait nous, à savoir la recherche de la véritable vraie vérité. QUE-WAH ?! Ce type m’annonçait que j’avais l’aura d’un chevalier d’or et je ne devais pas y attacher d’importance ?!
– Et mon trou ?
– Quoi ton trou ?
– Ben le trou là, dans la lumière jaune… ?
– Ah ça, j’sais pas.
Il savait pas. Je saurai pas non plus.

Le lendemain j’enfilais à nouveau mon sac-à-dos et allait faire mes adieux à Caméléon Myope. Il était en compagnie de gens apparemment importants, liés à la famille du président de la République du Sri Lanka… Le frère je crois, un moustachu sympathique avec lequel il me déposerait en centre ville d’où je pourrai négocier un tuk-tuk qui me ramènerait à l’aéroport comme on ramène des types à leurs cellules de dégrisement. Finies les couleurs et les odeurs du Ceylan, salut les murs gris, les vitres transparentes; finies les collines, les singes et les oiseaux ; salut les escaliers mécaniques, les contrôles et les contrôleurs d’identités. J’avais croqué des fruits pendant un mois, maintenant j’allais sucer du fer. Allez-y, donnez un coup de langue sur des ciseaux qui traînent pas loin, une montre ou un poteau métallique pour comprendre immédiatement ce que j’ai ressenti.

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EPILOGUE

Quasiment un mois plus tard, le 8 avril 2014, je suis réveillé à demi… voire à demi-demi. Par un rayon de soleil, un bruit inattendu, un léger changement de température ou une connerie. Je suis complètement défoncé : j’ai dormi une ou deux heures max parce que j’ai joué à un jeu vidéo toute la nuit. Quel con. Je me suis laissé piégé par un de ces artifices dont je faisais moi-même l’invention ou l’usage, naguère, quand je travaillais dans ce milieu-là. J’ai des croix, des carrés et des ronds plein le cerveau, qui se combinent les uns aux autres pour former des combos de points et augmenter des scores. Ma tête s’est changée en imprimante des années 90 ; décidée à produire, noir sur blanc, des milliers de données incompréhensibles et inutiles, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’encre ou plus de papier. Tchactchac-atchac. J’essaye de me rendormir, les yeux ouverts ou fermés, je sais plus. L’imprimante ralentit… et puis, doucement, je glisse. Je glisse ailleurs. Hors de mon corps. De nouveau, mon esprit n’est plus cette lumière que le phare, sous prétexte de la hisser dans le ciel, rattache en fait à la terre : je flotte. Sans corps au-dessous de moi. Je distingue alors des milliers de petites étoiles, là-bas groupées dans une sorte de bassin spatial… mais toute lecture géographique s’avère rapidement vaine. Ces lumières ne sont ni loin, ni près : certes, elles m’apparaissent « là-bas », pourtant j’ai ce sentiment absolument dénué d’incertitudes que je suis AUSSI elles, et que, quoique « là-bas », je suis aussi là où elles sont, tant est si bien qu’avec la dissipation des distances, je suis partout et partout est moi. Je constate ce que je vois, un monde aux allures de galaxie, sans m’en distinguer. Ces lumières, sont-ils des atomes ou des étoiles ? La question me traverse sans me préoccuper. « Je » a disparu. De ce grand tout il reste une image et deux sentiments : plénitude et liberté.
La plénitude, telle que je l’entends, c’est un sentiment de satisfaction harmonieuse et complète qui serait de la joie s’il avait jailli comme un ressort de sous le couvercle d’une frustration quelconque.
La liberté oui, mais pas comme celle d’un cheval qui court à toute allure vers l’horizon… Nulle excitation : une liberté, calme, posée, une liberté d’aisance, de mouvement, qui procure ce même sentiment qu’à l’enfant découvrant qu’on peut nager sous l’eau… lorsqu’y mouvoir ses jambes et ses bras, simples gestes, procurent de nouvelles sensation.
Plus de bras ou de jambes pour ma part : je ne suis qu’un esprit flottant au-dessus du tout, mais sans pour autant s’en distinguer. Je ne suis plus, pendant… deux secondes et demi.

Deux seconde et demi, c’est le temps qu’aura duré cette expérience. Une sensation très forte, très nette. Spontanément, je l’intitulais : « Butin de mer… je viens de vivre l’aventure de ne faire qu’un avec l’univers… ».
Ce sont les mots qui me sont venus.
Ils n’étaient pas recherchés, mais se sont les premiers que j’ai trouvés pour décrire le phénomène : ils sont intéressants de fait.
Je ne crois pas avoir vécu un phénomène paranormal cependant, je pense même, au contraire, que la sensation qui m’a si brièvement traversée n’en est pas à son premier coup. Que beaucoup d’entre vous la connaissent, mais ne la reconnaissent pas forcément. J’ai presque envie de m’offrir la prétention de croire qu’il s’agit là d’un bout du bout d’échantillon de ce que Bouddha appelle le Nirvana… mais il m’avait fallut un séjour chez les moines bouddhistes pour la reconnaître comme tel, de même qu’un visiteur lambda ne voit à Paris que des pigeons, quand l’ornithologue y reconnaît des pigeons ramiers, des pigeons biset, des pigeons colombin, des colombes…
Voici les mots, tels quels, que j’écrivais le lendemain matin (en semi français donc) :

[show_hide title= »EVEIL ? »](tout ce qui s’est passé n’avait rien d’extraordinaire, c’était juste comme être dans un Etat particulier – et j’ai peut etre déjà vécu des choses comme ça, mais sans mon voyage au sri lanka je n’aurais pas pu reconnaitre ce moment pour spécial imaginez qu’il y ait deux races de pigeons à paris, des qui ont le bout des plumes tournés vers la gauche, d’autres vers la droite, eh bien tant qu’on ne vous a pas appris la différence, vous ne voyez que des oiseaux, ce n’est qu’ensuite que vous voyez des corneilles et des pigeons et des tourterelles Sentiment qui a duré 1 sec Yeux fermés nécessaires car les particules de lumières créent l’illusion que les autres particules de l’univers forment des unités distinctes (objets) Sentiment de glissade ou de décalage en arrière, comme si la réalité du « noir » (je ne voyais rien) se déplaçait de quelques centimètres en avant A ce moment là je continue de penser, mais je n’ai plus de conscience unitaire de moi-même, comme si je m’étais fondu dans tout le reste le reste étant du noir ou à peu près (quelques vagues images/points lumineux), le reste je l’ai perçu comme/assimilé à l’univers donc, à ce moment-là je me suis perçu comme l’univers, mais pas en tant que moi car moi n’existait pas ma conscience était flottante mais n’appartenait à aucune unité je ne sais pas si j’ai vraiment pensé ou ressenti je n’étais pas vraiment agité de pensées, c’est peut-être même les pensées qui m’ont tiré de cet état lorsqu’elles sont revenues j’étais tout simplement habité par l’émerveillement du constat que je n’étais plus, tout en étant, en même temps donner une image serait faux, car il n’y a pas eu d’image, à part le noir et quelques points, ni aucun événement fabuleux mais pour essayer de vous transmettre le phénomène je dirai que j’ai eu un peu le sentiment d’être comme une conscience qui flotterait dans une mer de particules, ou qui scintillerait dans les particules, qui les embrasserait toutes mais ma conscience n’étant plus unitaire elle était toutes ces particules à la fois mais ces particules n’étaient pas quelque chose elles étaient le vide mais sans l’être et j’étais libre de manière absolu n’étant plus prisonnier de rien, pas même de l’idée que j’étais une unité aussi j’ai eu et j’ai après cette expérience, le fort sentiment d’avoir comme déchiré le rideau j’avais déjà conscience que ce que nous voyons n’est qu’une forme des atomes, qu’il y a 100 façon de les voir selon qu’on est petit ou grand, selon nos sens, etc. Je le savais, je l’avais théorisé, mais je ne l’avais jamais vraiment ressenti, vu C’est ça qu’était cette expérience, une expérience de la réalité: le tout et le rien à la fois l’expérience a été trop brève pour que j’en tire beaucoup plus que ça je ne sais même pas si on peut parler de sentiment pour décrire ce que j’ai ressenti je parlerais plutôt de merveilleux constat, d’éblouissant constat, de révélation… transcendantale ? quelque chose qui s’est clarifié, totalement j’ai eu l’impression de voir la vérité que je connaissais ex: de la table, cette table, tu la regardes, tu sais qu’elle est faite d’atome, que toi aussi, qu’il n’y a rien d’autres que des atomes… mais plus que le savoir, c’est comme si je l’avais « vu », j’ai fait l’expérience de cette réalité par contre ce n’est pas des atomes ni des particules que j’ai vus, pas en tant que tels, pas concrètement… mais j’ai peut-être vu une vague idée de ces atomes… assez indéfinissable comme expérience :/ vous pouvez me croire ou pas, mais il n’y a pas grand chose à croire en fait, c’est trois fois rien ce que j’ai vécu, peut être que vous le vivez aussi mais il fallait simplement être capable de reconnaître et de nommer cet instant (ex du pigeon) et comme je l’ai reconnu, je vous le montre ?[/show_hide]