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Ophélie, l’innocente stagiaire | Jay WorldMan
stagiaire innocente

On lui donnerait le bon dieu sans confession!

Une fois n’est pas coutume, je me fends d’une petite explication au sujet de ce poème qui était à sa création (il y a plusieurs années) destiné à des amis à moi mais dont le thème est (je ne le souhaite pas !) peut-être suffisamment universel pour que je le poste ici.

Nous étions donc un groupe de stagiaires (= jeunes gens exploités par la génération du dessus) et de Volontaires Internationaux (dits « V.I. », à la différence des stagiaires ils sont rémunérés) expatriés à New Delhi, en Inde, et travaillant soit dans le milieu diplomatique, soit pour des entreprises françaises ou indiennes.

Bref, il arriva que le « supérieur » d’une amie à moi, qui était surtout son supérieur en âge, lui offre des chocolats ou lui glisse des petites phrases au sens pas très clair du style : « j’aime te parler sans entendre ta voix »…

Je n’ai toujours pas compris ce qu’il voulait dire par là, ou que trop bien, et c’est ce qui a donné naissance à ce poème, pour faire rire les copains. Je suis curieux d’avoir votre avis ! Vous me direz si, sorti de son contexte, le poème conserve un intérêt ou non.

Ps : j’ai bien entendu changé les noms, mon amie stagiaire s’appelle désormais « Ophélie » et son supérieur « Jean Pignolet »


Ophélie, l’innocente stagiaire

Oyez ! Oyez l’histoire d’Ophélie,
Innocente stagiaire habitant New Delhi
Dont la chaste pudeur subit l’injure infâme
D’un de ses supérieurs. Que c’est dur d’être femme !

Lubrique et malicieux, le méchant Pignolet,
Qui est vieux et pervers, qui est vieux, qui est laid…
Et qui est vieux aussi -j’avais peur de l’omettre-
Avait une idée fixe et c’était de la mettre

Tôt ou tard dans son lit. Il avait bon espoir.
Il fallait bien qu’un jour ça tombe sur sa poire ?
Comme avec les V.I., il courait à l’échec
Il voulait essayer qui travaillait sans chèque.

Ainsi trouverait-il davantage à donner,
En surcroît de son vît courbé par les années…
« Et pourquoi pas tenter le coup des chocolats ? »
Ca suffirait sans doute : « En avant ! Choppe-la ! »

Répétait-il, en lançant des clins d’œil,
Au miroir fissuré par sa jeunesse en deuil.
Il s’arma d’un menton, de barbe, tout enduit :
Voilà qui fascinait les belles d’aujourd’hui !

Avec un peu de chance, et il n’en manquait pas,
Elle verrait chez lui un peu… de son papa
Et se dévêtirait de ses hésitations.
-Elle en avait  déjà, c’était son intuition-

Sa bouche déploierait son sourire, incroyable,
Qui réduit le dragueur en mendiant pitoyable
Et le sage en benêt, qui convertit le prêtre
Qui transforme le jour, et le fidèle en traître,

Sa bouche qui promet le plus doux des plaisirs,
Qui pour dire des mots prononce du désir…
Il aimait lui parler « sans entendre sa voix »,
Il lui avait confié, et s’en mordait les doigts.

Mais l’aveu avait pris, de force, sa raison,
Brisée par cette fille aux quatre-vingt saisons
Et ses lèvres en cœur, gentiment entrouvertes
Sur des dents de princesse, à peine découvertes.

Sa bouche surmontée d’un petit nez charmant
Juste assez recourbé pour courber ses amants,
Sa bouche vous disais-je, ajoutée à ses yeux
Dont l’amour ramollit le serment des plus pieux…

Mais pas le pieu de Jean qui ce faisant explose
En trahissant d’un coup sa vieille ménopause
Pour accoucher enfin, à force de souffrances,
En patriote aigu, d’une carte de France !

-Le silence est tombé dans la salle de bain.-
Il est grand temps pour Jean d’oublier les bambins
Ou les adulescents : pour sauver son ménage
Il s’en va tripoter la femme de ménage.