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Au Cambodge: enfin quelques aventures ! | Jay WorldMan
Angkor wat temple photo

Angkor Wat… Image trafiquee par ordinateur? Je verifierai demain!

Enfin un peu d’aventure ! De ce point de vue là, la Thaïlande n’a pas été très généreuse. Quelques sensations grâce à la location d’une motobylette qui m’a emmené jusqu’à la « montagne aux singes » au sud de Hua Hin, effectivement couverte de singe puisque des touristes leur y donnent à manger. Les macaques sont agiles et peu farouches, l’un d’eux a kidnappé mon guide du routard pour en feuilleter quelques pages et j’ai entrevu le moment où il me faudrait combattre ce gorille à mains nues… Mais il a finalement déserté avec sa petite famille avant que nous en venions aux mains.

Autre petit frisson : pour accéder à certaines chutes d’eau réputées, j’ai traversé une zone dite « dangereuse » à cause des éléphants sauvages qui la piègent. Hélas je n’ai aperçu que leurs crottes.

Bref, pour l’instant ce séjour n’est pas très aventureux, et j’en étais à me dire qu’il y a plus de choses à vivre grâce aux vies virtuelles qu’autorise internet. Pourtant, depuis hier, le Cambodge est une bonne surprise !

Dans le bus qui m’amène de Bangkok à la frontière, je sympathise avec un américain, le seul autre farang (= blanc) du bus à côté duquel le chauffeur m’a invité à m’asseoir… Chose que je ne regrette en rien car le bonhomme a un diplôme en économie et pas mal voyagé, ce qui me permet d’apprendre des tas de choses sur pourquoi c’est la merde sur cette planète et pourquoi ce sera bientôt le merdier. Arrivés à la frontière, un gentil chauffeur de Touk-touk nous propose un prix raisonnable (le prix indiqué sur mon guide, trois fois trop cher je dirais) pour nous emmener à la frontière. Bizarrement, il s’arrête en chemin devant une sorte de cabane aménagé où des jeunes gens bien habillés nous attendent pour nous faire remplir des formulaires… Mon camarade a raison de demander où est la frontière car elle n’a pas l’air d’être dans les parages malgré l’insistance des jeunes gens qui nous ont pris en charge, très sérieux sous leurs sourcils froncés, et quoique j’en surprenne un ou deux à rire dans le fond.

Il faut savoir plusieurs choses avec les gardes frontières du sud-est asiatique :

  • Ils ne sont jamais bien habillés
  • Ils sont vieux
  • Ils ne parlent pas anglais, l’usage de l’anglais étant réservé aux locaux qui fricotent avec les touristes, pour les arnaquer bien sûr, et c’est ce qui est en train de nous arriver.

Bref, nous remercions, promettent de revenir plus tard une fois que nous aurons vu la frontière. Les bonhommes sont excédés mais nous remontons en Touk-Touk, qui nous emmène cinq mètres plus loin, dans une grande maison au devant de laquelle trone une pancarte officielle : « Cambodian consulate ». Merde. Là je me dis que j’aurais du etre plus sympa avec ceux que j’ai pris pour des arnaqueurs… Sauf que l’intérieur du consulat a lui aussi des airs de cabane aménagé ! Nous reprenons le touk-touk… Cette fois nous arrivons à la frontière, mais rebelote : des mecs avec des badges nous font le coup du visa… Nous payons le chauffeur de touk-touk qui l’a bien mérité (il nous a emmené dans trois arnaques-point différents, joli travail) et nous dirigeons en direction de la frontière.

Ca c’était pour le côté Thai, voyons le côté cambodgien dont nous n’avons eu qu’un avant-gout. Dans la file des arrivants nous sommes gentiment accostés par un type qui nous indique où nous devons recevoir notre coup de tampon. Bien sûr je sais qu’il va nous coller au train et nous harceler plus tard, mais comme pour l’instant il dit la vérité, nous nous exécutons. Cette fois les douaniers ont l’air de vrais douaniers, nous remplissons les papiers et sortons un billet de 20 dollar chacun (coût du visa) en oubliant bêtement les 100 bhats (2,5 euros) du « service express », ce que le douanier, lui, n’oublie pas de nous réclamer. Je lui dis que le service « pas express » me va bien et que je me contenterai de celui-là, à 20 dollars tout rond comme indiqué sur le panneau officiel. Il insiste au point que ça n’en finit plus, je propose qu’on fasse du semi-express à 100 bhats pour deux et c’est marché conclu. Nous nous quittons en riant mais j’insiste pour avoir le tarif normal la prochaine fois que je reviendrai (je ne passe que pour une demi-poire comme ça).

Nous voici au Cambodge. Un couple de Danois nous y attend : nous sommes les seuls occidentaux et, jugeant que l’union fait la force et divise le prix des taxis, ils nous proposent de partager le leur qui fera la course jusqu’à Siem Reap, la ville d’Angkor Wat, pour 60 dollars. Cette somme est mirobolante pour un cambodgien. Vous n’allez pas me trouver très charitable, et je ne vais pas m’expliquer ici, car ce serait trop long, d’autant que je l’explique en long et en large dans mon excellent roman à paraître : « Indiana Tom et le rapport de stage perdu » mais je ne fais jamais de largesse, je ne donne pas, je ne suis pas généreux quand je voyage, au contraire je bataille et je négocie. 60 dollars c’est hors de question. Ils sont un demi-douzaine de taxi à nous tomber dessus au départ, puis le double, puis plus. Difficile de se mettre d’accord entre nous qui ne nous connaissons pas et avec les cambodgiens autour qui nous interpelle continuellement. Nous apercevons un « free bus » et tous les taxis nous invitent à monter dedans. Eminemment louche, nous refusons donc. Je me dirige vers une cabane marquée « tourist office ». Il parait qu’elle est fermée, d’après les chauffeurs de taxis, ce qui est vrai, mais l’officier qui en a la charge est juste devant dans son beau costume officiel. Les taxis veulent m’empêcher de lui parler, prétextant qu’il ne parle pas anglais, et c’est vrai que, menacé par la foule, il ignore totalement ce que je dis. Idem pour l’agent de police voisin, toute la zone est quadrillée par la mafia des taxis ! Je propose 20 dollars la course pour nous quatre, ils font mine de refuser et s’éloignent progressivement au fur et à mesure que je répète mon prix. Parfait, ça nous laisse respirer, et le Danois propose judicieusement que nous marchions un peu.

Ils nous suivent, pas de chance. Ils ont revu leurs ambitions à la baisse et acceptent désormais pour 25. Comme dit l’Américain, si nous pouvons avoir un taxi pour 25 au lieu de 60, nous pouvons l’avoir pour 20.

C’est ce qui arrive, une voiture se gare à côté de nous : hurlement de tous les autres taxis qui acceptent tous 20 tout à coup ! Tant pis pour eux, nous montons dans la voiture, mais ils ne lâchent pas prise : l’un d’eux ramasse un caillou et menace la voiture, le frère du conducteur sort pour négocier tandis qu’un agent de police intervient.

Finalement, après négociations, nous sommes transvasés dans un autre taxi, pour le même prix, et nous nous mettons en route.

Le Cambodge, vu de cette route, est très vert, comme je m’y attendais. Pas de trottoir, pas mal de boue (c’est la saison des pluies) les cabanes en bois qui longent la route sont dépourvues de façade : on voit tout ce qui s’y passe, qu’il s’agisse de maisons ou de commerces.

La nuit tombe et il n’y a pas d’éclairage public : notre chauffeur à de bons yeux pour éviter les chiens, les cyclistes et les enfants que ces phares révèlent au dernier moment.

On s’en est plutôt bien sorti quand même et le Danois offre sa tournée de bière. Ce qui fait qu’une heure plus tard, la voiture s’arrête pour cause de besoin naturelle. C’est là que je me rends compte qu’il y a bien longtemps que je n’ai pas entendu chanter les grenouilles parce que je suis très surpris du tintamarre qu’elles font au milieu de nulle part. Il y a des petites, des grosses, des moyennes voix… Je resterais bien là à écouter mais il faut repartir.

Je vous passe les détails, très similaires en termes de confrontations/négociations, de notre arrivée à Siam Reap. Nous nous arrêtons à l’auberge de la banane verte, dans une très bonne chambre à prix modique. Le soir nous sortons diner en ville, assez moderne, trop en fait car c’est un nid à touriste et les filles se permettent même d’être coquette, de porter la jupe etc. Dans les bars on se croirait en Europe, pas du tout ce que je suis venu chercher.

On croise pas mal de faux orphelins et de vrais estropiés… Je ne m’étends pas là-dessus, c’est un des thèmes d’ « Indiana Tom ». Une petite fille de huit ans m’agresse à coup de poings ou me tape le cul. Je ne sais pas trop comment à réagir… Un jour, dans le métro pour Roubaix, un petit gars terrorisait la rame avec sa sarbacane… Et le monsieur qu’il avait frappé était allé le voir, pour lui parler, chose dont il n’avait évidemment rien à foutre. Le monsieur lui a pincé le nez du bout des doigts pour lui montrer que c’était lui le boss, mais sans user de violence. Je me dis que je ferai ça ce soir si la petite fille recommence à m’emmerder.

Plus dangereux et difficile à gérer que les petites filles, il y a les grandes filles qui sont des grands garçons. Elles se sont littéralement jetées sur nous en nous tripotant (surtout mon sac). Perso : j’ai couru. Ca pouvait mal tourner.

Aujourd’hui levés tôt pour aller voir un village de pêcheurs. Je ramène la course en touk-touk de 10 dollars à 4 pour 4 personnes… J’adore négocier. La route jusqu’au village est très attrayantes, nous longeons une rivière bordée de maisons en bois, derrière, à travers la verdure, les Cambodgiens jouent au volley sur des terrains aménagés. Pour aller au village des pêcheurs, nous devons payer 20 dollars le voyage en bateau, chose que nous ne ferons pas. Hop, demi-tour ! On n’est pas venu pour voir Eurodisney ! Nous nous arrêtons en chemin pour voir le temple qui surmonte une colline… Mais un type bondit : il nous faut des tickets !

Comme j’ai déjà dit, je ne vais pas m’étendre sur ma philosophie là-dessus, pas maintenant. Je ne cherche pas à exploiter les Cambodgiens, je cherche juste des expériences un peu vrai. Nous demandons au Touk-touk de contourner la colline au travers d’un village qui se trouve là… Ca sent l’aventure par là-bas d’ailleurs. Charmant petit village, tout en longueur autour de la colline. L’ambiance rappelle celui d’Astérix le Gaulois. Etrangement, il y a des épouvantails devant chaque maison, je ne sais pas pourquoi. Je veux descendre pour marcher mais le chauffeur ne veut pas : il me met en garde contre les chiens. En face de moi, le zizi à l’air, deux petits garçons de quatre se baladent s’en s’inquiéter. Si eux peuvent le faire, en rassemblant tout mon courage, il doit y avoir moyen que je le chasse aussi… Argument qui tue de mon chauffeur : les chiens vont voir que je suis blanc. Je comprends qu’il s’inquiète que je ne paye pas le trajet retour si je descends, et il a bien raison. L’Américain descend avec moi et nous disons au revoir au Touk-touk et aux Danois.

Dans le village, tout en long comme je vous le disais, les gens peuvent nous voir passer facilement. Les enfants sont enthousiastes et nous lancent des « hello » en agitant les mains. Les mères sortent avec leurs enfants pour qu’ils nous voient. Nous sourions en répondant « hello » et continuons à avancer. Nous envisageons alors de gravir la colline et peut être voir le tempe au sommet, sans payer, héhé, afin d’exploiter ENCORE PLUS la misère locale comme des connards d’Occidentaux que nous sommes. Là nous rencontrons quelques types, tout sourire, dont deux transportant des seaux qui nous invitent à les suivre.

Ce qui est génial c’est que, dès lors que nous sommes dans un village, donc hors zone touristique, nous ne sommes plus les biches égarées et fragiles que nous étions aux yeux de ces tigres de taxi-drivers, mais des invités cordialement accueillis : nous pouvons faire confiance, plus besoin de se méfier, ouf ! C’est reposant.

Nous gravissons la colline en compagnie des deux sourires puis nous séparons pour aller jusqu’au sommet. Nous y trouvons de très jolis temples. Perso ils m’ont rappelé le château, dans Musclor, et je me suis permis une petite vidéo collector que je ne sais pas comment mettre en ligne. Bref, nous redescendons jusqu’au village par un autre (mauvais) chemin, vive les égratignures, mais hélas pas de blessures graves ni de morsures de serpent. Le paysage est magnifique ceci : tout plat, tout vert, on se sent vraiment au Cambodge, pas comme dans les bars.

Manque de bol : en arrivant en bas nous tombons sur une barrière. Bon, il n’y a pas de têtes réduites accrochées dessus mais quand même… Nous passons outre et sommes accueillis par les aboiements d’un chien féroce qui, je l’admets à regret, était plutôt de petite taille. Mais il faisait vachement peur quand même ! L’Américain m’encourage à passer outre, le chien nous suit en se rapprochant sournoisement mais abandonne sa traque sur l’injonction de ses maîtres, non sans un soupçon de regret (je l’ai vu dans ses yeux). Les maîtres quant à eux, s’attendaient à nous voir arriver je pense, ils ont du nous voir descendre la colline car toute la famille est là. Le père puise de l’eau, souriant, les autres nous regardent.

Les Indiens jouent au cricket, les Thai aiment le tennis-ballon (ils appellent ça autrement nota), les malaysiens le foot et les Cambodgiens le volley. Cool, chaque pays a le sien, personne ne se disputera de coupe dans la région. Nous apercevons donc des jeunes qui jouent au volley et je me dis que ce serait le comble si moi, le Français, l’ex colonisateur, le petit blanc riche et privilégié, j’allais leur mettre une dérouillée à ce sport dont je ne connais rien. L’américain est pour, mais on nous propose autre chose. Un type, visiblement éméché, nous arrête, pour que nous l’aidions à pousser un grand chariot. Ravis de servir à quelque chose et d’établir le contact nous nous mettons à l’ouvrage et poussons le chariot (enfin pas moi car je tenais le volant : j’ai eu mon permis y a quelques mois et en marche arrière j’ai toujours du mal à retrouver ma droite… Heureusement ça n’a offusqué personne) jusqu’à ce qui s’avère être une cérémonie mortuaire à laquelle le type nous invite à participer, comme quasiment tout le reste du village. Il nous offre de l’encens et des fleurs, pour que nous soyons équipés, et explique qu’ils attendent les prêtres avant de commencer.

La plupart des gens sont habillés en blanc et personne, mais alors personne n’est triste. Les enfants jouent et sont très intéressés par nous. Le type ne parle pas du tout anglais, nous communiquons par signe, bien qu’il persiste à parler… en Cambodgien ? Je ne sais même pas comment s’appelle la langue d’ici et je suis super peu renseigné sur l’histoire du pays même si je connais les grandes lignes. Je n’ai que 5 jours avant de partir en Birmanie alors j’ai pas pris le temps de me plonger dans mon voyage, je me renseignerai à posteriori (c’est dommage, j’y perds).

Bref, je vous la fais courte car l’Américain à oser me défier pour une partie d’échecs et je compte bien regagner la bière que j’ai perdue en pariant que le réveil de son téléphone sonnerait même s’il l’éteint. Donc les prêtres arrivent (des prêtres bouddhistes au fait !), dans leur vêtement orange quasi fluo. Ils se mettent en ligne à genoux, on se met tous à genoux comme eux, les mains joints à hauteur des yeux, et ils commencent à prier au micro. Je ne sais pas à quoi le micro peut bien être brancher dans cette cabane de bois mais je vois bien une télé qui fonctionne dans le fond et certains jeunes dégainent même leurs téléphones portables : la modernité n’est pas loin.

Dans des assiettes on a posé des offrandes, pour le mort, ai-je d’abord cru, et je m’étonnais qu’une des offrandes soit une canette de 7’up. Mais en fait c’est pour rafraîchir les prêtres : ils ont chacun la sienne. Il fait super chaud, c’est vrai, mais le 7’up c’est pas aventureux du tout et j’aurais préféré qu’on aille leur puiser l’eau du puits… Hélas je n’ai pas mon mot à dire. Ceci dit je suis un peu rassuré en voyant que les prêtres ne savent pas comment marche le 7’up : en pleine prière, l’un d’eux sert son ainé à ras bord, le 7’up commence à mousser et se répand sur le tapis, pendant que le chef des prêtres continue de prier, ce qui n’arrange guère celui qui vient d’être servi. Il est très embarrassé d’ailleurs et il a un geste bizarre : il essaye de tasser le 7’up avec la canette au travers du tapis ou bien, plus fou encore : il se sert de la canette pour éponger la boisson. C’est du métal, ça ne marche pas, évidemment, même pour un prêtre. Je crois que cette histoire de 7’up l’a occupé durant toute la cérémonie.

Une fois que les prêtres ont fini de prier, on a hissé le mort, dans sa boîte jusque sur le chariot, qu’on a poussé (on = tout le village en cortège, des plus jeunes marchant devant aux plus âgés) jusqu’au temple (que l’américain et moi avions visité juste avant, chose que je n’ai pas mentionné) jusqu’à un toit soutenu en l’air par quatre colonnes et au-dessous duquel se trouve un « crématorium » c’est-à-dire un lit de pierre sculpté sous lequel on peut glisser des buches pour allumer le brasier.

On a poussé le chariot trois fois autour du crématorium (ceux de devant le tiraient avec des cordes) puis on a hissé le cercueil sur le bûcher, jeté notre encens et nos fleurs de lotus dedans et on allumé le brasier.

Contrairement à ce à quoi j’ai assisté à Bénarès, on ne voit pas le corps se décomposer ici, mais c’était intéressant quand même. Derrière le bûcher, une plaine verte s’étendait à perte de vue, s’était beau.

Voilà, après nous avons salué et nous avons regagné la ville pour déjeuner, le reste m’attend après que j’ai terminé cette ligne, si reste il y a, ce que j’espère, en espérant surtout qu’il vaudra la peine d’être raconté !

(ps : désolé pour les fautes mais vues les conditions d’écritures, je ne me relis pas)

PPS : si vous ne savez pas ce qu’est Angkor Wat, allez voir sur Wikipédia. J’irai le visiter demain.