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En direct de Bangkok: la mort en marche! | Jay WorldMan
soldats thai

En thaïlandais, une-deux se dit avec des mots que l’auteur de ce blog ignore totalement.

Aujourd’hui le Nabolo-blog vous donne des nouvelles de Bangkok, la capitale thaïlandaise au bord de la guerre civile.

Dès que je suis arrivé à l’aéroport, les conséquences de la sanglante révolution en cours se sont faites sentir : les chauffeurs de taxi ont essayé de m’arnaquer sur les prix, probablement à cause de la perturbation de l’économie (nota : on m’a aussi demandé mon passeport au moment de passer la douane. J’étais choqué.). A l’auberge ce fut pire : on m’a prié d’ôter mes chaussures à l’entrée. Une précaution à laquelle les Bangkokalais se sont accoutumés pour éviter de salir l’intérieur des maisons avec l’hémoglobine qui colle à leurs semelles lorsqu’ils enjambent les cadavres frais qui submergent les rues de leur immense ville, pourtant colorée et parfumée de ce que j’ai pu en voir (mais c’est sans doute une astuce pour tromper le touriste).

Néanmoins cela m’a, à tort, rassuré sur la situation, et j’ai jugé qu’il ne serait pas dangereux de me promener en ville tant que j’évitais le centre.

Un des malentendus auquel peut se heurter un Occidental, dans une ville non-occidentale, concerne la définition de ce qu’on appelle « centre-ville ». Pour moi le centre-ville c’est le centre historique, où il y a tous les monuments etc. Mais pour les Bangkokaliens c’est la grande rue qui rassemble les banques, « Thanon Silom », celle dans laquelle je me suis engagé le cœur léger et le sourire aux lèvres.

J’ai bien remarqué qu’il y avait des fils barbelés à l’entrée, enroulés de chaque côté de la rue, mais le couple de soldats en présence, qui profitait de sa pause-cigarette, ne m’a pas donné le sentiment d’être en danger. Je n’ai pas non plus aperçu de terreur dans le regard du millier de Thaï qui peuplait la rue, s’adonnant au shopping du condamné ou à une ultime consommation de mets divers, odorants et apétissants, de boissons sucrées, etc. Mais c’est vrai qu’il y avait de plus en plus de soldats. Souvent en couple, ils étaient armés de « fusils à pompe » (je n’y connais guère plus en armes à feu que ce que j’ai pu retenir de « Golden Eye » sur Nintendo 64). Il y avait de temps en temps des rouleaux de fils barbelés et, sur les marches d’un grand bâtiment, des boucliers de plexiglas posés en ordre.

manif bangkok

J’en vois un qui rigole, sous sa visière, en bas à gauche!

Chemin faisant j’étais toujours persuadé de ne pas être « au cœur de l’action ». Pas de chemise rouge en vue… De plus, les soldats ne ressemblaient pas à ceux des photos que j’avais visionnées avant mon départ où on les voyait, tout de noir vêtus et casqués jusqu’à la tête, qui repoussaient une masse de fous furieux à la seule force de leurs matraques.

Je m’imagine la scène, dans le bureau du rédac’ chef :
– Chef, on n’a pas de photos pour illustrer notre article sur les évènements de Bangkok : « La mort en marche »…
– Zut !
– …mais il nous reste des photos de l’an dernier, sur la manif’ en Corée, qu’on n’a pas encore utilisées…
– Parfait jeune homme ! Envoyez, envoyez !

Quand je suis rentré à l’auberge le soir, on m’a prévenu qu’une bombe avait sauté dans l’après-midi et que l’explosion était audible à des kilomètres à la ronde. Je n’ai rien vu, rien entendu… Ne faut-il croire que ce que l’on voit ?